
L'économie américaine a détruit des emplois en décembre

L'économie américaine a détruit des emplois en décembre pour la première fois depuis avril, en raison notamment de la mise en oeuvre de nouvelles mesures de confinement dans certains Etats pour lutter contre la propagation du Covid-19.
Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, 140.000 emplois nets ont été détruits en décembre, à comparer à 336.000 postes créés en novembre. En mars et avril, au plus fort des mesures de confinement, l'économie américaine avait détruit 22 millions d’emplois.
« La baisse de l’emploi salarié reflète la récente augmentation des cas de coronavirus (Covid-19) et les efforts déployés pour contenir la pandémie. En décembre, les pertes d’emplois dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie et dans l’enseignement privé ont été partiellement compensées par des gains dans les services aux entreprises, le commerce de détail et la construction », a indiqué le département du Travail dans un communiqué.
Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient à la création de 50.000 emplois nets aux Etats-Unis en décembre. Le nombre de postes créés en novembre avait initialement été estimé à 245.000.
Plus de 10 millions d’Américains sans emploi
Le mois dernier, le taux de chômage dans le pays s’est établi à 6,7%, comme en novembre. Le taux de chômage aux Etats-Unis s'établissait à 3,5% en février, mais il est monté à 14,8% en avril, un record depuis 1948. Le taux de chômage d’avril, initialement estimé à 14,7%, a été revu à la hausse vendredi par le département du Travail. Les économistes anticipaient en moyenne une hausse du taux de chômage à 6,8% en décembre.
En décembre, 10,7 millions de personnes se trouvaient sans emploi aux Etats-Unis, un nombre inchangé par rapport à novembre. Le taux de chômage et le nombre de personnes sans emploi outre-Atlantique représentent toujours près du double de leurs niveaux de février, a souligné le département du Travail.
Le taux d’activité aux Etats-Unis est également resté stable en décembre, à 61,5%. Ce taux s'établissait à 60,2% en avril, son niveau le plus bas depuis 1973, mais dépassait 63% au début de 2020.
Certains secteurs sont particulièrement touchés par la pandémie, qui empêche les Américains de se livrer à leurs loisirs et sorties habituels. Le département du Travail souligne ainsi que 3,9 millions d’emplois ont été perdus dans le secteur des loisirs et de l’hôtellerie depuis février, représentant 23,2% du total.
Les vaccins laissent espérer une reprise de l'économie
Alors que la pandémie de coronavirus a eu de lourdes répercussions économiques au cours de l’année écoulée et que les contaminations et les décès se situent à des niveaux records aux Etats-Unis, les économistes espèrent que la situation s’améliorera dans les prochains mois grâce aux vaccins.
La récente victoire des démocrates aux élections en Géorgie, qui permet au parti du président élu, Joe Biden, de contrôler à la fois la Chambre des représentants et le Sénat, laisse également attendre de nouvelles mesures de soutien budgétaire qui pourraient permettre à l’emploi de rebondir à l’avenir.
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L'armée israélienne appelle à l’évacuation de la ville de Gaza avant un assaut terrestre d’ampleur
Gaza - L’armée israélienne a appelé samedi matin les habitants de la ville de Gaza à l'évacuer vers une zone déclarée «humanitaire» plus au sud, en prévision d’un assaut au sol sur cette agglomération, la plus grande du territoire palestinien dévasté par près de 23 mois de guerre. Le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée, a lancé cet appel sur les réseaux sociaux alors que l’ONU, qui estime à environ un million les résidents de la région, a averti d’un «désastre» à venir en cas d’expansion de l’offensive sur Gaza-ville. L’armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de cette agglomération, affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages qu’il retient encore. L’appel à évacuer intervient après que le président américain, Donald Trump, a affirmé vendredi que les Etats-Unis étaient «en négociation approfondie avec le Hamas», dont l’attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre. «Nous leur disons: +Libérez-les (otages NDLR) tous immédiatement», sinon «ça va être terrible», a-t-il dit. M. Trump a également avancé que certains des otages pourraient être «morts récemment». L’armée israélienne estime à ce stade que 25 des 47 captifs restants à Gaza - sur 251 enlevés le 7-Octobre - sont morts. Le mouvement islamiste palestinien avait donné son accord en août à une proposition de trêve et libération des otages présentée par les médiateurs (Egypte, Etats-Unis et Qatar). Le gouvernement de Benjamin Netanyahu exige qu’il rende les armes et dit vouloir prendre le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza. «L’armée ment» Dans son message, le colonel Adraee précise que pour «faciliter le départ des habitants» de la ville de Gaza, le secteur côtier d’Al-Mawasi, dans le sud du territoire, est déclaré «zone humanitaire». Selon l’armée, cette zone comprend des «infrastructures humanitaires essentielles», et est approvisionnée «en nourriture, tentes, médicaments et équipements médicaux». Depuis le début de la guerre, qui a ravagé la bande de Gaza, désormais en proie à la famine sur 20% du territoire selon l’ONU, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées «humanitaires» et «sûres», affirmant y viser des combattants du Hamas. «L’armée ment aux gens, quand nous allons chercher de l’aide (...) ils ouvrent le feu», s’indigne Abdelnasser Muchtaha, 48 ans, déplacé à l’ouest de la ville de Gaza après avoir quitté son quartier pilonné de Zeitoun. Il affirme vouloir «pour l’instant» rester sur place. Déja déplacé à Al-Mawasi, avec sa famille, Bassam al-Astal, 52 ans, assène que la zone n’est «ni humanitaire ni sûre». «C’est là qu’il y a chaque jour le plus de martyrs, il n’y a pas de place pour les tentes, pas de services humanitaires, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’aide alimentaire», dit-il. Vendredi, l’armée israélienne a encore intensifié ses opérations dans la ville de Gaza bombardant, après un appel à évacuer, une tour d’immeuble dans le centre, qui s’est écroulée comme un château de cartes. Selon l’armée, le Hamas y avait installé «des infrastructures» pour «préparer et mener des attaques» la visant. Elle avait auparavant prévenu qu’elle ciblerait «dans les jours qui viennent» des «infrastructures terroristes», en particulier dans des tours d’immeubles. Le Hamas a rejeté comme «des prétextes fallacieux et des mensonges éhontés» les affirmations d’Israël selon lesquelles il utilisait ces bâtiments. «Propagande diabolique» La Défense civile du territoire palestinien, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a fait état de 42 personnes tuées vendredi par des tirs ou bombardements israéliens, dont la moitié dans la ville de Gaza. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile. Le Hamas a dans le même temps diffusé une vidéo montrant deux otages - Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel - au moment où les proches et soutiens de ces captifs se mobilisaient à travers Israël pour marquer leurs 700 jours de détention et réclamer leur retour. La séquence montre M. Gilboa-Dalal demandant à M. Netanyahu de ne pas mener d’offensive dans la ville de Gaza. «Aucune vidéo de propagande diabolique ne nous affaiblira ni n'émoussera notre détermination», a réagi le Premier ministre israélien, après s'être entretenu avec les parents des deux hommes, selon son bureau. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.300 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Equipe de l’AFP dans la bande de Gaza © Agence France-Presse -
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