
L’Assemblée adopte le projet de loi de finances rectificative
Les députés ont adopté, dans la nuit de mardi à mercredi par 293 voix contre 146, le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2022 qui complète le projet de loi d’urgence sur le pouvoir d’achat adoptée vendredi. Salué par le gouvernement, le texte a fait l’objet d’une véritable bataille d’amendements menée notamment par l’opposition de gauche, mais a obtenu des voix à droite (54 du côté Les Républicains) après que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a trouvé un compromis sur les carburants avec une aide de 30 centimes d’euros par litre en septembre-octobre (puis 10 centimes en novembre-décembre), qui s’ajoute aux remises consenties par TotalEnergies dans ses stations-service.
Ce PLFR permet surtout de prolonger jusqu’à décembre le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, avec le plafonnement de la hausse des factures d’électricité à 4% et le gel des prix du gaz à leur niveau d’octobre 2021. Parmi les autres mesures phares : le financement de la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, la suppression de la redevance de l’audiovisuel public de 138 euros (compensée par une affectation d’environ 3,7 milliards d’euros en provenance de la TVA), le financement de la renationalisation à 100% d’EDF (pour 9,7 milliards d’euros), etc. Le projet de budget ainsi rectifié ouvre 44 milliards d’euros de crédits nouveaux, dont 20 milliards liés au pouvoir d’achat.
Pas de taxe sur les superprofits
La proposition Nupes-Rassemblement national (RN) d’une taxe sur les «superprofits» des grands groupes a été rejetée de justesse. Le jeu des oppositions a obligé la coalition présidentielle à se résigner au vote d’une aide exceptionnelle de 230 millions d’euros – au lieu de 50 millions - pour le chauffage au fioul des particuliers.
Le débat a aussi été l’occasion d’un premier désaccord avec le parti de la majorité Horizons (celui de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe) qui a voté une enveloppe de 120 millions aux départements qui versent le RSA pour compenser la hausse de 4% de cette prestation programmée par l’Etat.
L’adoption, vendredi dernier également en première lecture, du projet de loi sur le pouvoir d’achat avait déjà autorisé le triplement (à 6.000 euros) du plafond de la prime Macron, la revalorisation de 4% des retraites et des prestations sociales, et la possibilité de résiliation «en trois clics» des contrats de toutes sortes, dont les contrats d’assurance.
Plus d'articles du même thème
-
La France devra émettre 285 milliards à moyen et long terme en 2024
Le Trésor diminuera cependant de plus de 10 milliards ses besoins de financement en 2024. -
Le budget 2024 prévoit 25 milliards d'euros pour limiter l'impact de l'inflation
L'impôt sur le revenu et les retraites seront indexés sur la hausse des prix. Le gouvernement prévoit aussi 16 milliards d'euros d'économies, largement liées à la fin du bouclier tarifaire sur l'énergie. -
Finances publiques : l'optimisme du gouvernement n'est pas partagé
Selon le Haut Conseil des finances publiques, les hypothèses retenues par le gouvernement dans cette seconde mouture de la loi de programmation des finances publiques 2023 à 2027 fragilisent l'exécution du budget.
Sujets d'actualité
Contenu de nos partenaires
-
Europe
Ukraine: pourquoi la Pologne a perdu ses nerfs
Sur fond d'élections incertaines dans trois semaines, Varsovie ouvre une crise avec Kiev en annonçant la fin des livraisons d'armes -
Taulier
Gérard Larcher: à droite, c'est lui le patron
Vainqueur annoncé des sénatoriales de ce dimanche, le président du Sénat est désormais l'homme fort de son camp -
Editorial
Climat: le difficile numéro d’équilibrisme du Président
Le chef de l’Etat a beau promettre du concret, de la simplicité, du «positif», la transition écologique est comme le courant électrique : on va invariablement de la borne «plus» vers la borne «moins»