La semaine prochaine, la Fed sera scrutée après la nouvelle hausse de l’inflation

La banque centrale américaine pourrait décider d’une politique monétaire plus restrictive lors de sa réunion de la semaine prochaine alors que l’inflation a atteint 8,6% en mai aux Etats-Unis.
François Schott, Agefi-Dow Jones
La Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine, à Washington. (président Jerome Powell)
Le pic d’inflation n’est peut être pas encore atteint aux Etats-Unis.  -  Crédit Fed.

Les marchés financiers auront les yeux rivés sur la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine, alors que l’inflation a une nouvelle fois dépassé les attentes en mai aux Etats-Unis, faisant craindre un affaiblissement de la consommation.

D’après les données publiées vendredi par le département du Travail, les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 8,6% sur un an en mai, dépassant les prévisions des économistes interrogés par le Wall Street Journal, qui tablaient sur un taux d’inflation de 8,3%.

Ces chiffres suggèrent que «l’inflation n’est pas près d’avoir atteint son pic» et cela se traduira par une politique «plus restrictive» de la Fed, souligne Naeem Aslam, analyste chez AvaTrade.

Hausse de 0,75 point ?

Pour les analystes de Capital Economics, ces données augmentent la probabilité que la Fed prolonge sa série de relèvements de taux de 50 points de base jusqu'à l’automne, et «ouvrent même la porte à une hausse plus importante, de 75 points de base, la semaine prochaine».

La Fed a jusqu'à présent indiqué qu’elle pourrait relever ses taux de 50 points de base en juin et en juillet. «Le principal point d’attention [lors de la réunion de la semaine prochaine, ndlr] résidera dans les prévisions de la Fed en matière de taux pour le mois de septembre», précisent les économistes de Deutsche Bank.

Outre la Réserve fédérale, pas moins de cinq autres banques centrales tiendront leur réunion mensuelle la semaine prochaine. Les analystes d’UBS tablent sur une hausse des taux de 25 points de base au Royaume-Uni, mais aussi à Taïwan, tandis que la banque centrale du Brésil pourrait augmenter les siens de 50 points de base.

Seules la Banque du Japon (BoJ) et la Banque nationale suisse (BNS) devraient rester l’arme au pied compte tenu de tensions inflationnistes moins fortes.

L’euro et le yen plient face au dollar

Ces anticipations se sont déjà traduites par une hausse des rendements obligataires, mais aussi par des mouvements sur le marché des changes, où le dollar évolue à un plus haut de 20 ans face au yen.

«Nous nous attendons également à ce que l’euro reste faible par rapport au dollar, car la BCE est toujours en retard par rapport à la Fed en matière de resserrement de sa politique et doit faire face à des forces stagflationnistes plus intenses que l'économie américaine», souligne Lale Akoner, Stratégiste senior chez BNY Mellon IM.

Eurostat publiera vendredi son estimation définitive de l’inflation du mois de mai en zone euro. La BCE a relevé jeudi sa prévision d’inflation pour l’ensemble de l’année de 5,1% à 6,8%, évoquant notamment les effets de la guerre en Ukraine.

Les investisseurs suivront également la semaine prochaine les indices d’activité manufacturière dans les régions de New York et Philadelphie, ainsi que les chiffres de la production industrielle en Chine au mois de mai. Ceux-ci devraient refléter l’impact des restrictions sanitaires en vigueur le mois dernier à Pékin et Shanghaï. Le marché prendra également le pouls de la consommation aux Etats-Unis, avec les ventes au détail du mois de mai, mercredi. La veille, l’indice ZEW rendra compte du sentiment des investisseurs et analystes en Allemagne.

Du côté des entreprises, Atos et Ipsos tiendront mardi des journées investisseurs, un exercice auquel se prêtera également Dassault Systèmes jeudi. Outre-Atlantique, les éditeurs de logiciels Adobe et Oracle publieront leurs résultats trimestriels, respectivement lundi et jeudi.

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