
La saison des IPO débute vraiment en Europe

Après le faux départ provoqué par la poussée de fièvre sur les marchés financiers début février, la saison 2018 des introductions en Bourse en Europe est enclenchée. Ce week-end, Siemens a publié la fourchette de prix indicative pour l’entrée en Bourse d’Healthineers, sa division santé, avec une première cotation attendue mi-mars. Deutsche Bank a également engagé l’IPO de son gérant d’actifs DWS. Et depuis quelques jours, les projets d’IPO fleurissent un peu partout en Europe. Bloomberg en a recensé 46 depuis le début de l’année, contre 40 l’an dernier à pareille époque et 30 en 2015.
Le retrait du projet de Novares, torpillé par le pic de volatilité, ne serait donc pas le signe d’un marché fermé aux IPO. «Lorsque les indicateurs de volatilité passent au-dessus de 30%, les introductions en Bourse ont tendance à être reportées ou annulées, les investisseurs préférant consacrer leur temps à la gestion de leurs positions existantes qu’à en constituer des nouvelles», reconnaît Alexis Le Touzé, coresponsable des marchés primaires actions pour la France, la Belgique et le Luxembourg à la Société Générale. Mais, assure-t-il, «ces pics soudains de volatilité ne remettent pas en question les moteurs sous-jacents fondamentaux que sont la croissance économique retrouvée en Europe et l’afflux de liquidités vers les actions européennes».
«Le lancement par Siemens de l’IPO de sa division de santé, qui suit celui de DWS, font partie des signaux actuels qui prouvent le support des marchés actuels pour lancer des opérations», appuie Alexis Le Touzé.
En France, sans parler des dossiers de privatisations d’ADP et de FDJ, qui nécessiteront une évolution législative, plusieurs dossiers sont attendus d’ici à cet été. Compte tenu de valorisations attractives, la Bourse constitue une porte de sortie favorable pour les fonds de private equity. Autodis, dans le giron de Bain, a officialisé la semaine dernière son projet d’IPO. Avec la réussite de la cotation de Maisons du Monde, dont le cours a été multiplié par deux depuis mais 2016, Bain bénéficie d’un a priori favorable auprès des investisseurs, parfois méfiants lorsqu’un fonds souhaite céder en Bourse une participation. CVC devrait également profiter de cette bonne tendance pour remettre Delachaux en Bourse. Enfin, rien n’empêche Novares de tenter une nouvelle approche, le projet n’ayant «pas été retiré en raison d’un mauvais accueil par les investisseurs du modèle ou du management de l’équipementier automobile», fait valoir une source.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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