
La France muscle ses contrôles dans la lutte contre l’argent sale

C’est un chantier sans fin. Bercy a présenté hier le nouveau plan d’action interministériel pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT). S’il prend à la fois en compte les volets prévention et répression, les institutions financières continueront de jouer un rôle prépondérant dans le dispositif. Ainsi, dans les deux prochaines années, les superviseurs financiers, en l’occurrence l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l’Autorité des marchés financiers (AMF), seront vigilants, et bien davantage qu’aujourd’hui. Les contrôles seront donc renforcés, même si entre 2015 et 2019, 520 contrôles ont été menés, ayant conduit à 33 sanctions pour un total de 100 millions d’euros.
Les institutions financières ne seront pas les seules à voir les contrôles renforcés. Les secteurs non financiers seront aussi scrutés plus attentivement. Il en sera ainsi du secteur de l’or et des métaux précieux, des pierres précieuses, de l’art ou de l’immobilier.
Les cryptoactifs sont également concernés par le plan d’action. «L’anonymat dans l’accès à ces modes de paiements doit être interdit : nous rendrons obligatoire les obligations LCB-FT par toutes les plateformes d’actifs numériques», peut-on lire dans le plan. Par ailleurs, il sera proposé aux autres pays européens de généraliser ce standard.
Sur le plan de la répression, les pouvoirs de Tracfin seront élargis, notamment concernant la portée du droit d’opposition. Il est envisagé que l’organisme puisse surseoir à l’exécution de plusieurs opérations liées à une déclaration de soupçon, pour une durée de dix jours ouvrables. Aujourd’hui Tracfin peut intervenir sur une seule opération après réception d’une déclaration de soupçon, ce qui limite son action.
Enfin, parmi les autres avancées à prévoir, la transparence est aussi mise en avant. Dans quelques semaines, le registre des bénéficiaires des personnes morales sera accessible gratuitement au public. En application de l’ordonnance du 12 février 2020, il sera aussi possible de consulter le registre des bénéficiaires des trusts et des fiducies constitués à l’étranger. Mais cette fois-ci, le demandeur devra présenter un «intérêt légitime» pour accéder aux informations stockées sur ces registres. Même si cette limitation découle d’une décision du Conseil constitutionnel, la transparence, sur ce point, demeure encore relative pour le quidam.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse