La France dévoile le troisième volet de son plan de soutien

Le coût des mesures de soutien sans les garanties d’Etat se montera à 136 milliards d’euros.
Fabrice Anselmi
Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances, devant la commission des finances sur le PLFR 3 pour 2020.
Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances, devant la commission des finances sur le PLFR 3.  -  Crédit Assemblée nationale

Le gouvernement français a relevé une nouvelle fois son chiffrage des mesures prises face à la crise sanitaire, en le portant à 136 milliards d’euros au lieu de 110 milliards mi-avril, dans le cadre du troisième projet de loi de finances rectificative (PLFR 3) pour 2020 présenté mercredi. En ajoutant l’ensemble des dispositifs de garanties d’Etat pour près de 327 milliards d’euros, c’est donc un plan de 460 milliards qui a été mis en place pour soutenir le pays, a rappelé le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, après le conseil des ministres.

Dans le détail, les principales dépenses actées dans ce troisième volet budgétaire recouvrent des abondements aux dispositifs d’activité partielle (31 milliards désormais, +5), au fonds de solidarité pour les entreprises (8 milliards, +1), aux dépenses exceptionnelles pour l’assurance maladie et la santé (8 milliards). Ce texte intègre aussi les plans de soutien d’urgence aux secteurs les plus touchés, pour 43,5 milliards entre les aides et les garanties : tourisme (18), automobile (8), aéronautique (15), culture et presse (1,3), start-up et entreprises technologiques (1,2).

Déficit public à 11,4% et dette autour de 121% du PIB

Une mesure inédite d’exonération directe de cotisations et contributions sociales patronales, associée à un crédit de cotisations, pour près de 3 milliards est mise en place à destination des PME et TPE des secteurs les plus frappés (hôtellerie-restauration, culture-événementiel, transport aérien, commerce non alimentaire) afin de réduire les passifs sociaux «très rapidement et massivement». Ce budget rectificatif intègre 4,5 milliards d’aides indirectes ou avances pour accompagner les collectivités face aux pertes de recettes fiscales et de droits de mutation (DMTO).

Les mesures ainsi déployées et la réévaluation des recettes fiscales sur la base de -11% de PIB amèneront le déficit public à 11,4% (222,1 milliards contre 185,5 milliards dans la LFR 2), pour une dette autour de 121% du PIB.

Le besoin de financement de l’Etat s’élève ainsi à 361,2 milliards d’euros, soit +36,6 milliards par rapport à la LFR 2, et contraint la France à accroître une nouvelle fois son programme d’émissions de dette à moyen et long terme en 2020, pour un montant record de 260 milliards d’euros (contre 245 milliards dans la LFR 2 et 205 initialement) tandis que la variation des titres d’État à court terme (BTF) est portée à 79,9 milliards (au lieu de 64,1). Les modalités de réalisation du programme de financement pour 2020 restent conformes à celles annoncées le 18 mai, a indiqué l’Agence France Trésor (AFT).

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