La crise s’accentue dans l’industrie en zone euro

Les résultats définitifs de l’enquête mensuelle de S&P Global (ex-IHS Markit) auprès des directeurs d’achats a montré mercredi une baisse d’activité dans le secteur manufacturier de la zone euro plus marquée encore qu’estimé initialement en octobre, confirmant que le secteur est entré en récession.

Ainsi, l’indice PMI manufacturier a reculé à 46,4, au plus bas depuis 29 mois, après 48,4 en septembre, et 46,6 en première estimation.

Un sous-indice mesurant l’évolution de la production, qui entre dans le calcul du PMI composite attendu vendredi, a chuté à 43,8 après 46,3 en septembre. Le sous-indice des nouvelles commandes est tombé à 37,9 le mois dernier, après 41,3 en septembre en dépit d’un léger reflux des tensions inflationnistes.

«Les nouvelles commandes ont baissé à un rythme que nous avions rarement observé en 25 ans de recueil de données - hors pandémie et plus haut de la crise financière de 2008», a souligné Joe Hayes, économiste senior de S&P Global Market Intelligence, estimant que les conditions resteront difficiles «une bonne partie de 2023».

En Allemagne, l’indice PMI manufacturier a reculé à 45,1, un plus bas depuis mai 2020, après 47,8 en septembre (45,7 en première estimation), montrant également une aggravation de la situation, sans «aucun retournement de tendance en vue», résume Phil Smith, directeur économique associé de S&P Global Market Intelligence. Le sous-indice des nouvelles commandes a chuté à 34,5, après 39,1 en septembre.

En France aussi, l’indice PMI sectoriel a reculé à 47,2 en octobre, après 47,7 en septembre (47,4 en première estimation), soit un plus bas depuis mai 2020.

Idem en Italie, où l’indice PMI manufacturier a tombé à 46,5 en octobre, après 48,3 en septembre (46,9 dans les prévisions), pour un quatrième mois de contraction consécutif qui a entraîné une augmentation des stocks de produits finis. En Espagne enfin, l’indice PMI manufacturier s’est effondré à 44,7 en octobre, après 49 en septembre (47,5 dans les prévisions de marché).

Sur le front des prix, les coûts de production ont augmenté à des rythmes beaucoup plus lents, mais sont restés à des niveaux suffisamment élevés pour ne pas relancer la confiance des entreprises.