
La BCE fait plier les anticipations de rendements européens

Malgré les indications clés apportées par le Conseil des gouverneurs de la BCE à sa dernière réunion du 15 juin, de nombreuses questions subsistent sur l’orientation qu’elle donnera à sa politique monétaire après l’arrêt de ses rachats de titres à la fin de l’année. Pour l’heure, les panélistes de L’Agefi ont ajusté à la baisse de manière significative les anticipations sur le rendement du Bund 10 ans, et ne tablent plus que sur une hausse d’environ 25 pb d’ici 3 mois et 35 pb à horizon 6 mois par rapport à ses cours actuels. Vitas Vasiliauskas, président de la banque centrale lituanienne et membre de la BCE, a récemment précisé que les discussions sur une hausse des taux durant l’été 2019, ne devraient aboutir à une décision finale qu’à l’automne.
Objectif d’inflation atteint en juin
Dans le même temps, les chiffres publiés vendredi dernier par Eurostat montrent que l’inflation dans la zone euro a atteint son objectif de 2% au mois de juin. Elle le dépasse même désormais à la fois en Allemagne et en France, où elle se situe à 2,1%, ainsi qu’en Espagne à 2,3%. L’Italie a quant à elle commencé à combler son retard sur les autres pays avec un rebond de 0,3 point du rythme annuel de hausse des prix, à 1,4%. Les consensus prévoient que l’inflation atteigne un point haut durant l’été, avant de reculer à un niveau inférieur mais proche du seuil des 2% conformément au mandat de la BCE. Si l’inflation sous-jacente reste faible à 1%, Mario Draghi a indiqué à Sintra (Portugal) le 20 juin que les facteurs pesant sur la hausse des salaires dans la zone euro s’atténuent progressivement.
Compte tenu de l’arrêt programmé des rachats de titres en fin d’année et de l’éloignement des perspectives de remontée des taux, les rumeurs se multiplient concernant la politique de réinvestissements de la BCE. Reuters indique qu’elle pourrait accroître les achats d’obligations longues, et s'écarter de sa clé de répartition pour peser sur les rendements, après la fin du QE. La Bundesbank, qui a vu la maturité moyenne de son portefeuille passer de 8,2 à 6,4 ans depuis début 2017 pourrait se concentrer sur les titres longs émis par le Trésor allemand. «Il ne faudra pas s’attendre à des changements significatifs en termes de stratégie d’achats à moins que les taux ne commencent à s’envoler, ce qui n’empêchera pas le marché de vouloir aplatir un peu plus les parties longues des courbes européennes», estime Natixis.
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