La Banque d’Angleterre abaisse son taux directeur d’un quart de point à 4%

Le mouvement était attendu. La décision de ce jeudi a été prise à 5 voix contre 4, a indiqué la BoE
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La Banque d’Angleterre (BOE) a décidé jeudi d’abaisser son taux directeur d’un quart de point, comme attendu par les observateurs, la banque centrale britannique poursuivant un assouplissement prudent de sa politique monétaire.

La BOE a diminué son taux directeur à 4%, contre 4,25% précédemment. La banque centrale britannique avait relevé ses taux à 14 reprises entre décembre 2021 et août 2023 pour lutter contre l’inflation. Son taux directeur avait alors culminé à 5,25% d’août 2023 à juillet 2024.

La décision de ce jeudi a été prise à cinq voix contre quatre, a indiqué la BOE. Quatre membres du comité de politique monétaire ont voté pour un maintien du taux directeur à 4,25%, a-t-elle précisé.

«La croissance sous-jacente du produit intérieur brut du Royaume-Uni reste poussive», parallèlement à un «ralentissement progressif du marché du travail», a commenté la banque centrale dans un communiqué, en soulignant l’existence de capacités inutilisées dans l'économie.

«Le caractère restrictif de la politique monétaire a été diminué grâce à la baisse du taux directeur», a souligné la BOE dans un communiqué. La banque centrale entend conserver une démarche «prudente et progressive» en ce qui concerne de futures baisses de taux.

A lire aussi: La Banque d’Angleterre est autorisée à un nouvel assouplissement

Une inflation qui devrait atteindre un pic en septembre

Après avoir touché un dernier point bas à 1,7% sur un an en septembre dernier, l’inflation au Royaume-Uni est repartie à la hausse. En juin, l’indice des prix à la consommation (CPI) a crû de 3,6% sur un an, après une hausse de 3,4% en mai, selon les données publiées par l’Office national de la statistique (ONS). C’est pratiquement deux fois plus que l’objectif de la BOE, qui est de 2%.

Le produit intérieur brut (PIB) a quant à lui progressé de 0,5% sur les trois mois allant jusqu'à fin mai, par rapport aux trois mois précédents, selon les dernières estimations de l’ONS.

La banque centrale britannique s’attend à ce que l’inflation atteigne un pic à 4% sur un an en septembre prochain, avant de redescendre progressivement vers son objectif de 2%. Lors de sa dernière réunion de politique monétaire en juin, la BOE estimait que l’inflation devait rester globalement au même niveau qu’actuellement jusqu'à la fin de l’année, avant de redescendre vers son objectif en 2026.

Des risques commerciaux qui s’atténuent

Le comité de politique monétaire «reste vigilant quant au risque que cette hausse temporaire de l’inflation puisse exercer une pression supplémentaire à la hausse sur le processus de fixation des salaires et des prix», selon le communiqué de la BOE. Le comité «estime que les risques à la hausse pour les tensions inflationnistes à moyen terme ont légèrement augmenté depuis mai».

Par ailleurs, «la croissance des salaires reste élevée, mais elle a encore ralenti récemment et devrait continuer à ralentir sensiblement jusqu'à la fin de l’année», souligne encore la BOE dans son communiqué.

«Les risques liés à la conjoncture économique intérieure et à la situation géopolitique persistent, même si l’incertitude entourant la politique commerciale s’est quelque peu atténuée», a précisé la Banque d’Angleterre.

Croissance et inflation revues à la hausse

En parallèle de sa décision de politique monétaire, la Banque d’Angleterre a également dévoilé ses nouvelles prévisions macroéconomiques. L’institution a légèrement relevé sa prévision de croissance du PIB pour le Royaume-Uni à 1,25% en 2025, au lieu de 1% auparavant. Les prévisions pour 2026 et 2027 restent inchangées, à respectivement 1,25% et 1,5%.

La BOE a également revu à la hausse sa prévision d’inflation pour l’année en cours, à 3,75% au lieu de 3,25% auparavant. Elle a aussi relevé ses prévisions d’inflation pour 2026 et 2027, à 2,5% et 2% respectivement, au lieu de 2% et 1,75% auparavant.

Au 6 août, la BOE détenait dans son bilan 586 milliards de livres d’obligations d’Etat britanniques pour des raisons de politique monétaire, contre 590 milliards de livres au 18 juin dernier.

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