
Inflation, hausse des taux… : quelles conséquences pour l’allocation stratégique d’actifs

La période post-Covid a été déstabilisante pour les responsables de l’allocation d’actifs dans un monde caractérisé par une inflation et des taux d’intérêt élevés. La corrélation positive entre les marchés d’actions et d’obligations a battu en brèche de nombreuses certitudes. Avant la crise, les portefeuilles dits 60/40 (60% d’actions mondiales et 40% d’obligations) étaient populaires, non seulement pour leurs rendements positifs, mais aussi parce que la corrélation négative entre actions et obligations observée depuis le début du millénaire offrait un appréciable effet de diversification. 2022 a tout changé : les marchés actions et obligataires ont tous les deux enregistré des performances déplorables. Elle a même été la pire année jamais enregistrée (-14,4 %) au cours des 50 dernières années, à l’exception de la crise financière mondiale.
Les architectes de portefeuilles doivent donc revoir leurs processus, intégrer de nouvelles hypothèses de corrélation entre les actions et les obligations et se montrer dynamiques si les corrélations sont instables. Dans ce contexte compliqué, d’autres classes d’actifs, moins affectées par les surprises en matière de croissance et d’inflation, peuvent aussi jouer un rôle plus important dans la construction des portefeuilles.
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Matières premières
Les matières premières font partie de celles-ci car elles sont davantage influencées par les facteurs de l’offre et de la demande que par les chocs de croissance et d’inflation. De même, les divergences dans les politiques monétaires, budgétaires et de transition énergétique créeront davantage de divergences régionales qui pourront être exploitées tactiquement via les devises. Même s’ils demandent une certaine expertise, les hedge funds non macro peuvent également offrir une plus grande diversification et une meilleure protection contre les pertes pendant les périodes de corrélation entre actions et obligations. Si l’on s’attend à ce que l’inflation persiste, les liquidités pourraient aussi jouer un rôle tactique plus important dans les portefeuilles.
Qu’en est-il pour les obligations et les actions ? Les premières continuent à justifier une allocation stratégique, mais leur présence dans les portefeuilles devra désormais être gérée de manière plus active et elles devront offrir une rémunération plus élevée. Les secondes imposent une plus grande sélectivité régionale et sectorielle, les entreprises qui bénéficieront de la technologie, de la transition énergétique et de la démondialisation devant être privilégiées.

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