Altice renonce à la mise en Bourse de Teads

Teads n’entrera pas à la Bourse de New York. La société, filiale depuis 2017 du groupe de télécoms Altice, a déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité américaine des marchés financiers, une demande officiel de retrait de la procédure engagée plus tôt dans l’été. Dans ce document, la société de technologie publicitaire ne précise pas les raisons de son forfait.

Lancée mi-juillet, l’opération était mal engagée. Quelques jours après le dépôt du dossier de mise en Bourse auprès de la SEC, Teads avait décidé de retarder son projet, invoquant des conditions de marché insatisfaisantes.

Teads prévoyait de vendre 38,5 millions d’actions, pour une fourchette de 18 à 21 dollars par action. Altice aurait conserver la majorité des droits de vote. En additionnant les nouvelles actions émises lors de l’IPO (Initial Public Offering) et les titres déjà existants, l’entreprise aurait été valorisée entre 4,97 et 5,8 milliards de dollars.

Moindre appétit des investisseurs

Fondée en 2011, Teads propose l’achat et la vente automatisés d’espaces publicitaires en ligne à des clients comme Adidas, Danone, Vice Media et BBC Global News. Elle a été rachetée par Altice en 2017 dans le cadre d’une transaction entièrement en espèces qui la valorisait à l’époque à environ 285 millions d’euros.

L’entreprise, créée en 2005 par Pierre Chappaz, Bertrand Quesada (PDG) et Loïc Soubeyrand – qui a quitté la société en 2016 –, a dégagé en 2020 un chiffre d’affaires de 540 millions de dollars, en hausse de 6% sur un an, et un profit de 112 millions, avec une marge d’Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de près de 32%. Sur le premier trimestre 2021, Teads a vu son chiffre d’affaires bondir d’un tiers par rapport à la même période l’an passé, à 127 millions. Aujourd’hui, les Etats-Unis constituent son premier marché. Dotée d’un siège social à Amsterdam, aux Pays-Bas, la société employait fin mai environ 820 employés dans 23 pays.

Le marché américain des introductions en Bourse, qui a connu des niveaux d’activité record cette année, a connu un ralentissement ces derniers mois pour des raisons liées à la saturation et à une baisse de l’appétit des investisseurs pour les nouvelles valeurs.