L’ouragan Ian a déjà coûté 3,5 milliards d’euros aux grands réassureurs européens

La tempête qui a frappé les Etats-Unis est la catastrophe naturelle la plus coûteuse depuis le début de l’année.
Bertrand De Meyer
Le passage de l’ouragan Ian a provoqué des considérables dégâts en Floride. tempête tropicale cat nat
Les estimations globales du coût de la tempête pour le secteur de l’assurance oscillent entre 50 et 70 milliards de dollars.  -  Bloomberg.

Après avoir submergé les côtes de la Floride fin septembre, l’ouragan Ian a atteint les résultats des grands réassureurs européens. Alors que les estimations du coût de la tempête pour le secteur de l’assurance oscillent finalement entre 50 et 70 milliards de dollars, les quatre grands de la réassurance en Europe - Munich Re, Swiss Re, Hannover Re et Scor-, ont rapporté une charge totale de 3,45 milliards d’euros au troisième trimestre.

Munich Re, le plus affecté en montant, a dévoilé une charge de 1,6 milliard d’euros en lien avec les sinistres causés par l’ouragan, devant Swiss Re (1,3 milliard d’euros), Scor (279 millions d’euros) et Hannover Re (276 millions d’euros). Sur la seule période de juillet à septembre, les catastrophes naturelles ont coûté 1,8 milliard d’euros à Munich Re, soit 26,9 % des primes nettes acquises contre un objectif de 13%, et 1,7 milliard d’euros l’an dernier à la même époque. Ses concurrents ne sont pas épargnés : sur les neuf premiers mois de l’année, Hannover Re a enregistré 1,48 milliard d’euros de dépenses liés aux sinistres climatiques, contre un budget de 1,08 milliard, payant notamment les inondations en Australie (211 millions d’euros) et la tempête hivernale Ylenia en Europe (115 millions d’euros). Ce montant total atteint 2,5 milliards d’euros pour Swiss Re et 279 millions d’euros pour le français Scor, qui subit le coût de 166 millions d’euros des orages et tempêtes de grêle en France.

Toutes ces catastrophes pèsent sur les résultats de la réassurance dommages. Sur le seul troisième trimestre, Munich Re affiche une perte de 343 millions d’euros dans la branche avec un ratio combiné de 108,3%, mais reste dans le positif sur les neuf premiers mois de l’année avec un ratio combiné de 96,9%. De son côté, avec un ratio combiné de 119,5% - ou 111% en excluant les 485 millions d’euros ajoutés aux réserves -, Scor est le plus mauvais élève depuis le début de l’année et affiche une perte de 509 millions d’euros. Swiss Re perd 283 millions d’euros (ratio combiné de 106,1%) tandis que Hannover Re a dégagé un gain de 121 millions d’euros (ratio combiné de 99,2%).

Le coût du conflit en Ukraine pèse aussi sur la branche. Hannover Re et Munich Re ont ainsi ajouté 15 et 60 millions d’euros de provisions en lien avec la guerre sur le trimestre pour un total de 331 millions et 260 millions. Avec Swiss Re (283 millions) et Scor (85 millions), le coût du conflit atteint désormais 959 millions d’euros.

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