
L’intégration d’Aviva France au groupe Aéma entre dans une phase cruciale

C’est une accélération qui laisse deviner la ligne d’arrivée, même si celle-ci est encore lointaine. L’intégration d’Aviva France au sein du groupe Aéma, né du rapprochement entre Aésio et la Macif qui a racheté Aviva France pour 3,2 milliards d’euros, a franchi une étape essentielle. Jeudi dernier, les représentants du personnel d’Aviva France ont voté à l’unanimité lors d’une réunion du comité social et économique (CSE) le plan d’Aéma qui vise à faire d’Aviva France une nouvelle filiale du groupe, a appris L’Agefi d’une source interne. Une unanimité qui n’a pas été partagée par les représentants du personnel du côté Aéma chez qui le plan a recueilli moins de 50% d’approbation. Interrogé sur ces informations lundi soir, Aéma ne souhaitait pas les commenter.
Précisément, les représentants d’Aviva reconnaissent beaucoup d’incertitudes liées à la méconnaissance mutuelle des deux groupes mais ont été rassurés par le plan construit par Aéma pour défendre l’acquisition devant l’autorité de la concurrence. « Nous ne serons prépondérants sur aucun marché, ce qui a motivé la décision de l’autorité de la concurrence d’autoriser le rachat », explique une source à L’Agefi. Surtout, « le plan de financement est bâti sur un business plan éminemment peu ambitieux et donc très sécuritaire dans son approche qui est très en-dessous de ce que nous délivrons déjà ».
Inquiet d’une vente à la découpe et de l’intérêt de certains acteurs qui n’auraient pas conservé l’entièreté de la filiale – le nom du duo Allianz-Athora revient dans les discussions -, les salariés saluent une issue « au-delà de leurs espérance ». Et pour cause : alors qu’Aviva France ne générait que 25% des bénéfices du groupe Aviva, la nouvelle filiale d’Aéma pèsera pour 50% des bénéfices du nouvel ensemble.
Quel nouveau nom de marque ?
En quittant le giron d’Aviva, Aviva France devra aussi abandonner sa marque avant octobre 2022. Selon nos informations, la nouvelle appellation commerciale de la structure devrait être dévoilée le 10 octobre. Mais les noms qui intéressent le plus dans les couloirs sont ceux des futurs dirigeants. La Lettre A et l’Argus de l’Assurance ont avancé les noms de Philippe-Michel Labrosse, actuel président d’Alpheys, pour occuper le poste de directeur général et Jean-Philippe Dogneton à la présidence. Ces nominations, qui, selon nos informations, n’ont pas été démenties en interne - sans toutefois avoir été officialisées - pourraient être confirmées dans les prochains jours.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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