
La Macif rachète Aviva France pour 3,2 milliards d’euros

L’assureur britannique Aviva a annoncé mardi matin la vente de ses activités en France au groupe Aéma, issu du rapprochement de la Macif et d’Aésio. Le montant de l’opération est de 3,2 milliards d’euros. Aviva était conseillé par JPMorgan et Rothschild.
Le périmètre de l’opération comprend les activités d’assurance vie, dont le fameux contrat Afer, d’assurance générale et de gestion d’actifs en France, ainsi que la participation (75 %) dans Union Financière de France (UFF). La Macif, numéro trois de l’assurance automobile en France, va ainsi faire un bond dans l’assurance vie. Elle va aussi associer un réseau d’agents généraux à son réseau de salariés. Une occasion de consolidation rare sur le marché français de l’assurance, que le groupe mutualiste n’a pas voulu laisser passer malgré le défi que représentera pour lui l’intégration d’Aviva France.
Top 5 en France
L’assureur mutualiste a précisé que « le futur groupe résultant de cette opération présenterait un chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros, devenant ainsi l’un des cinq premiers groupes d’assurance en France. » Le financement de cette acquisition à 3,2 milliards d’euros s’appuiera sur les fonds propres du groupe et une levée de dette subordonnée de 1,75 milliard d’euros. « A la suite de l’acquisition, Aéma Groupe disposerait de 11 milliards d’euros de fonds propres prudentiels, d’un niveau d’endettement comparable à celui des principaux acteurs du marché, et d’un ratio de solvabilité de plus de 165%, avec une trajectoire visant 200% à un horizon de 4 ans », selon le communiqué du groupe mutualiste.
Aviva met ainsi fin à un processus lancé l'été dernier et qui voyait également s’affronter Generali, Eurazeo et le spécialiste de la reprise de portefeuille d’assurance Athora associé à Allianz. Le choix d’Aéma permet « de sécuriser les emplois d’Aviva France et d’assurer le maintien du service clients grâce à un nouvel actionnaire de référence », indique le communiqué du vendeur.
Retour aux actionnaires
Dans le cadre de l’opération, Aviva s’est engagé à couvrir certains risques liés aux contrats « à cours connu » souscrits auprès d’Abeille Vie entre 1989 et 1997. «Ce risque a déjà été provisionné de manière appropriée sur le bilan d’Aviva France et l’accord prévoit que, dans un scénario peu probable où cette provision serait insuffisante, les deux parties partageraient l’exposition supplémentaire. Cet accord aura un impact négligeable sur la solvabilité d’Aviva», précise le communiqué.
L’opération se traduira par une hausse du capital excédentaire (Solvabilité 2) d’Aviva Group d’environ 0,8 milliard de livres sterling et du ratio de couverture d’environ 22%. Les fonds propres réglementaires disponibles au-delà d’un ratio de couverture de 180 % s’accroîtront d’environ 2,1 milliards de livres sterling et la trésorerie d’environ 2,8 milliards de livres sterling. «Cet excédent de capital et de trésorerie permettra à Aviva de mettre en œuvre les mesures précédemment communiquées : réduction de la dette, investissement sur la croissance à long terme et rémunération des actionnaires», indiqe le groupe.
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Au large de Tunis, la flottille pour Gaza dénonce une attaque de drone, le pouvoir tunisien dément
Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse