Les banques et les régulateurs américains à la rescousse de First Republic

Wall Street est au chevet de la 14e banque américaine pour éviter une 4e défaillance bancaire en deux semaines. Son action repart à la baisse.
first republic bank
Un sauvetage orchestré par JPMorgan, le Trésor américain et la Fed  -  Crédit First Republic Bank

La banque régionale américaine First Republic Bank a gagné du temps avec le soutien des grandes banques américaines mais son action repartait à la baisse vendredi dans les échanges hors séance à Wall Street. Après avoir clôturé en hausse de 10% jeudi, l’action de la banque californienne rechutait de 26% vendredi, après avoir annoncé une suspension de dividende.

First Republic a reçu jeudi un soutien financier inhabituel de onze grandes banques sous la forme de dépôts non assurés totalisant 30 milliards de dollars (28,3 milliards d’euros). Ce sauvetage aurait été orchestré en début de semaine par le président de JPMorgan Jamie Dimon, la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, selon Reuters.

Dimanche dernier, la banque avait déclaré avoir renforcé et diversifié ses liquidités et disposer de 70 milliards de dollars grâce aux facilités offertes par la Fed et par JPMorgan.

A lire aussi: SVB : les enjeux derrière la chute

La banque a également indiqué qu’elle disposait d’une position de trésorerie d’environ 34 milliards de dollars, sans compter les 30 milliards de dollars injectés, et qu’elle avait emprunté jusqu'à 109 milliards de dollars auprès de la Fed entre le 10 et le 15 mars et 10 milliards supplémentaires auprès de la Federal Home Loan Bank le 9 mars.

D’après des données publiées jeudi par la Fed, les banques américaines lui ont emprunté le montant record de 152,85 milliards de dollars ces derniers jours, augmentant ainsi la taille du bilan de la banque centrale après des mois de contraction.

Nervosité des investisseurs

Le baisse du titre First Republic en avant-Bourse souligne aussi l’ampleur de la nervosité des investisseurs, malgré les tentatives des autorités américaines et européennes pour rétablir durablement la confiance. Pour de nombreux observateurs, les montants en jeu, bien que plus importants en absolu qu’en 2008 restent inférieurs rapportés aux dépôts, et seraient insuffisants compte tenu de l’ampleur de la crise.

Fondée en 1985 et basée à San Francisco, First Republic est la 14e banque américaine par la taille de ses actifs qui s’élevaient à 212 milliards de dollars à fin 2022, pour des dépôts totalisant 176,4 milliards de dollars. Elle fournit des services de banque privée pour les particuliers et les entreprises et de gestion de fortune.

First Republic a été cédée en 2009 par Bank of America à des investisseurs. Elle avait été acquise début 2009, dans le cadre de la reprise de Merrill Lynch. Au 30 septembre 2008 elle représentait 19 milliards de dollars d’actifs, 16 milliards en dépôts et 15 milliards d’actifs en gestion de fortune. Elle est entrée en Bourse en 2010.

Depuis l’annonce des difficultés de SVB la semaine passée, l’action First Republic a chuté de 70%, à 34,20 dollars, et de 85% depuis son plus haus de près de 220 dollars fin 2021. Elle revient proche de son cours d’introduction à 25,50 dollars.

(Avec Reuters)

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Banque

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...