Le code contre la désinformation en ligne ne convainc pas

Bruxelles se félicite de la signature du code de bonnes pratiques. Mais le groupe de travail critique l’absence d’objectifs clairs et mesurables.
Bruno de Roulhac

Les plates-formes en ligne et réseaux sociaux s’engagent contre la désinformation en ligne. Ils viennent de signer leur propre code de bonnes pratiques afin de lutter contre les fake news. Ce code répond aux exigences d’avril dernier de la Commission européenne, qui avait demandé aux acteurs du secteur d’agir vite s’ils ne voulaient pas écoper de règles contraignantes.

A l’époque, dans la foulée du scandale Facebook/Cambridge Analytica, Bruxelles demandait des engagements concrets aux acteurs du secteur, avec la publication d’un code avant la fin juillet pour des effets mesurables d’ici octobre 2018. La Commission analysera les premiers résultats du code avant la fin de l’année. «Si les résultats s’avéraient insatisfaisants, la Commission pourrait proposer d’autres actions, y compris des actions de nature réglementaire», prévient Mariya Gabriel, commissaire européenne chargée de l’économie et de la société numériques. Si elle se félicite de la parution de ce code contre la désinformation en ligne, elle «exhorte les plates-formes à intensifier leurs efforts» pour lutter contre la diffusion de la désinformation en ligne. Elle les invite à mettre en œuvre dès maintenant les mesures annoncées.

Les entreprises signataires (Facebook, Google, Twitter, Mozilla,…) s’engagent à un certain nombre d’actions, comme la transparence dans la publicité politique, la fermeture de faux comptes ou encore la démonétisation des fournisseurs de fausses nouvelles. Elles se sont engagées à agir dans cinq domaines : désorganiser les revenus publicitaires des sites web qui diffusent des fausses informations, rendre les publicités politiques et sensibles plus transparentes, aborder la question des faux comptes et des robots en ligne, donner aux consommateurs les moyens de signaler les fake news et améliorer la visibilité du contenu faisant autorité, et permettre aux chercheurs de surveiller la désinformation sur le web.

Bruxelles espère que ces mesures permettront une campagne en ligne «transparente, juste et fiable» pour les élections européennes du printemps prochain. La commissaire Mariya Gabriel attend aussi que d’autres acteurs de la publicité et d’internet adhèrent au code.

Toutefois le groupe de travail mis en place en mai dernier par la Commission a critiqué ce code en l’absence d’engagements clairs et significatifs, et d’objectifs mesurables, indicateurs qui permettraient de contrôler l’application du code. Il attend l’évaluation de la Commission au premier trimestre 2019.

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