
L’Australie dénonce l’avidité de son secteur financier
Le long travail d’enquête de la Commission royale mise sur pied fin 2017 pour clarifier les agissements du secteur financier australien a accouché de son premier rapport intermédiaire complet, publié vendredi. Alors que de premiers éléments avaient déjà été mis au jour, notamment cet été, le constat d’ensemble dressé par le commissaire Kenneth Hayne pour le secteur est accablant. Mais paradoxalement, l’absence de recommandation a pour l’heure rassuré les marchés financiers. Après avoir vu partir en fumée plusieurs dizaines de milliards de dollars de capitalisation, l’indice des valeurs financières à la Bourse de Sydney a fini la semaine sur une note positive, en engrangeant 1,2%.
Durcissement de ton des régulateurs, très critiqués
Violation des lois antiblanchiment, conseils financiers trompeurs, vente abusive de polices d’assurance et de cartes de crédit, prêts immobiliers surdimensionnés, facturation de conseils à des personnes décédées, ponction de frais indus… Les grandes lignes des abus du secteur financier australien avaient déjà été mises en évidence, au fil des mois, et le commissaire Kenneth Hayne s’est essayé à expliquer les raisons de ces errements, par ailleurs souvent connus des régulateurs. «Trop souvent, la réponse semble être l’avidité, la poursuite du profit immédiat de court terme au détriment des règles les plus élémentaires d’honnêteté», écrit le rapport.
L’absence de recommandation ne préfigure pas les conclusions du rapport final, qui paraîtra en février et sera «essentiel» selon les analystes de Morgans. Entre-temps, les quatre grandes banques (CBA, Westpac, ANZ, NAB) et le gestionnaire de fortune AM seront interrogés en octobre sur les conclusions du rapport. Très critiqués en raison de leur peu d’entrain à sanctionner les errements des groupes financiers, les régulateurs pourraient également durcir le ton. L’Australian Securities and Investments Commission (Asic) a ainsi jugé mardi «inacceptable» la manière dont ces cinq acteurs ont géré leurs erreurs et l’indemnisation des victimes, ajoutant envisager des mesures coercitives pour non-respect des délais.
Au-delà du durcissement de ton des régulateurs, Kenneth Hayne semble en revanche douter de l’intérêt de nouvelles lois pour encadrer le secteur. «La loi demande déjà d’agir de façon efficace, honnête et juste. (…) D’autres lois ajouteraient une couche supplémentaire de complexité à un régime déjà très complexe.»
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