
Banquiers, variez vos parcours de carrière !

Si la parcimonie des augmentations salariales peut rapidement faire monter la moutarde au nez des collaborateurs, le premier motif d’insatisfaction au travail serait l’absence de progression dans leur poste, cité par 46 % des salariés interrogés récemment par l’éditeur RH ADP. « Les banques sont particulièrement attentives à offrir à leurs salariés une diversité de carrière et à développer la promotion interne », répond l’Association française des banques (AFB), qui avance le nombre de « 12.300 promotions en 2021, soit un taux de 6,6 % ». Le tout soutenu par un généreux budget de formation atteignant en moyenne 4,5 % de la masse salariale – sans précision sur le poids des formations réglementaires. Toujours selon l’AFB, 13 % des salariés bénéficient chaque année d’une mobilité.
La promesse employeur du Crédit Agricole est qu’il n’existe pas de trajectoire prédéfinie, chacun étant acteur de son évolution. « Les parcours linéaires d’avant l’an 2000 ont vécu. Le groupe a lancé une importante transformation culturelle et managériale pour que nos collaborateurs puissent développer de nombreuses expertises », acquiesce Gwendoline Mirat. Selon la directrice du développement RH et cadres dirigeants au Crédit Agricole SA, toutes les voies sont ouvertes à tous, depuis les postes commerciaux en agence jusqu’aux filières support, réglementaire, gestion des risques, systèmes d’information, data science ou encore sécurité IT. Un salarié en début de carrière peut ainsi prétendre à une mobilité après trois ou quatre années passées au même poste, y compris pour exercer un nouveau métier. « Un trader en salle de marché peut parfaitement évoluer vers les ressources humaines, illustre-t-elle. Nous misons sur la multiculturalité et l’intergénérationnel. Et nous sommes convaincus que la mobilité, appuyée par des parcours de formation adaptés, demeure la meilleure façon de développer les compétences de chacun. »
Les offres d’emploi sont d’abord proposées en interne via un portail dédié. Et pour susciter la curiosité chez les collaborateurs, la banque verte actionne plusieurs leviers, tels les MobiliJobs. Organisés sur plusieurs jours, ces événements annuels consacrés à la mobilité inter-entités du groupe sont ponctués de conférences métiers, de sessions de développement professionnel et d’entretiens avec des managers et acteurs RH. « Le thème de cette année est justement : ‘Amplifions la mobilité’ », précise la directrice du développement RH. Chaque entité et métier du groupe dispose également de ses propres outils, parmi lesquels une application permettant de réaliser un bilan de compétences digitalisé.
« En fonction de leurs appétences, certains salariés font une carrière homogène sur une ligne de métier principale, accèdent au management, deviennent des experts métier ou tentent une nouvelle expérience », résume Gwendoline Mirat, pour qui « la voie traditionnelle de conseiller de clientèle particuliers permet toujours la prise de nouvelles responsabilités en fonction des typologies de clients, de produits, de zones géographiques. » La CFDT Banques et Assurances, elle, est beaucoup plus nuancée sur ce point (lire ‘La Parole à...’).
Des critères ciblés
Memo Bank (65 collaborateurs) s’est pour sa part dotée d’un système très normé. Créée en 2017 et opérationnelle depuis fin septembre 2020, cette banque de plein exercice ciblant les PME s’est immédiatement penchée sur la question des parcours de carrière. « Nos collaborateurs constituent la première valeur de la banque. Pour les retenir, il faut qu’ils puissent progresser et s’épanouir », considère Cécile Andrieu, head of people de l’établissement. Disposant au départ d’une grille de salaires classique (par métiers et expériences), l’équipe de direction a donc mené, avec ses collaborateurs, une réflexion sur les critères les plus pertinents pour Memo Bank. Car l’expérience ne dit rien de la contribution réelle à l’entreprise, fait-elle valoir. Deux dimensions ont émergé : « L’expertise, très liée à l’autonomie, et les soft skills, telle la capacité à travailler en équipe et, plus généralement, à apporter à l’organisation davantage que sa propre expertise. »
Raisonnement qui a donné naissance à une matrice décrivant précisément les possibilités de progression sur deux axes : les parcours de contribution individuelle et les parcours de management, constitués, chacun, de plusieurs niveaux associés aux compétences attendues. A partir des niveaux 5 et 6, par exemple, les « contributeurs individuels » visent non seulement l’excellence opérationnelle mais développent des compétences de leadership, ainsi qu’une capacité de vision et d’anticipation. La prise de responsabilités managériales peut s’effectuer au niveau 4 de contribution individuelle, dès lors qu’un poste est ouvert – une mobilité réversible si la casquette ne convient pas. Autre singularité : tous les collaborateurs sont éligibles à une augmentation de salaire dès douze mois d’ancienneté, puis tous les six mois, en fonction de leur progression dans la matrice de niveaux. Mais sans négociation possible, les décisions étant prises par un comité de rémunération sur la base de feedbacks des pairs et du manager.
« Avoir un cadre bien défini est un avantage pour nous comme pour le candidat, qui a toutes les cartes en main pour poursuivre le processus de recrutement », avance Jean-Daniel Guyot, cofondateur et président du directoire. On adhère au système, ou pas. Mais Cécile Andrieu y voit aujourd’hui un avantage concurrentiel sur le marché de l’emploi, car « les candidats attendent de la visibilité sur leur carrière et de la transparence sur les salaires ! ».
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« Bloquons tout » : une journée pour jauger la colère sociale en France
Paris - La France se prépare mercredi à une journée agitée dans le sillage de l’appel à «Bloquons tout» né sur les réseaux sociaux et qui devrait permettre de jauger la colère sociale, dans un pays en pleine crise politique. Blocages d’infrastructures de transports, de sites symboliques ou de lycées, manifestations, grève de la carte bancaire... Au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu qui remplace François Bayrou tout juste évincé de Matignon, et huit jours avant une mobilisation syndicale, une myriade d’actions sont prévues dès l’aube dans les métropoles, les petites villes et les campagnes. Mais l'étendue de la mobilisation reste incertaine. Quelque «80.000 gendarmes et policiers» sont mobilisés et «aucun blocage» ne sera toléré, a prévenu le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dit pour sa part s’attendre à des actions «coups de poing», le mouvement ayant été «repris par l’ultragauche», mais ne pas penser qu’il mobiliserait «la société civile». Ce mouvement horizontal, né sur les réseaux sociaux et sans chef de file identifié, rappelle celui des Gilets jaunes, il y a sept ans, mais rassemble des personnes plus jeunes et plus politisées, selon une enquête de la fondation Jean Jaurès. Il conteste les mesures d'économie annoncées mi-juillet par François Bayrou (suppression de deux jours fériés, allongement du délai de carence en cas d’arrêt-maladie, doublement des franchises médicales, monétisation de la cinquième semaine de congés payés...) et rejette les classes dirigeantes, en particulier Emmanuel Macron. Selon un sondage pour la Tribune dimanche, 46% des Français soutiennent le mouvement. Dès lundi soir, des pots de départ de François Bayrou, ont rassemblé 11.000 personnes devant des mairies dans toute la France, selon une source policière, donnant un avant-goût de la mobilisation. Pour parer aux blocages, le patron du Groupement Mousquetaires/Intermarché, Thierry Cotillard, a ordonné des livraisons plus importantes qu’habituellement et dénoncé comme «vol» les appels aux «chariots gratuits». Si les TGV doivent circuler normalement et les métros parisiens quasi normalement, des perturbations sont prévues sur certaines lignes d’Intercités, TER et sur le réseau francilien (RER B et D, lignes H et R) ainsi que dans tous les aéroports français. Des tentatives de blocages de portes de Paris, des rocades de plusieurs villes et d’autoroutes sont aussi prévues. Dès mardi après-midi, des messages sur les panneaux du périphérique de la capitale indiquaient ainsi «Manifestation 10/09 - éviter Paris», a constaté l’AFP. Les autorités surveillent particulièrement les «points d’intérêts vitaux», comme les raffineries. «Position de force» L’une des inconnues tient à la visibilité que parviendra à atteindre ce mouvement, partiellement soutenu par les syndicats. La CGT et Solidaires ont appelé à le rejoindre quand la CFDT et FO, notamment, ont préféré se concentrer sur la journée intersyndicale du 18, ce qui n’empêche pas certaines sections de se mobiliser le 10. Pour la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, «les travailleurs et les travailleuses sont en position de force» et doivent se mobiliser «le 10 et surtout le 18 septembre». La convergence des colères se fait aussi, partiellement, avec celle du monde agricole. La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncé sa participation. «Je suis très en colère de la politique qui a été menée», confie le porte-parole de la Confédération paysanne en Côte-d’Or, Thomas Maurice, qui manifestera mercredi après-midi à Dijon. Cet éleveur de chèvres dénonce la paupérisation des agriculteurs et «un système cadenassé au service d’une caste de la FNSEA», le premier syndicat agricole. Bérénice (prénom d’emprunt), cofondatrice de l’association des mères isolées, participera à des actions à Paris. «Les mères isolées sont très fortement attaquées depuis plusieurs années, avec la loi plein emploi et le RSA sous conditions» et «le budget va encore plus nous mettre à genoux», dénonce-t-elle. Le mouvement se poursuivra-t-il au-delà du 10 jusqu'à la journée syndicale du 18 ? «Il faut une action de masse, s’il faut une semaine de grève on la mettra, l’objectif c’est que Macron dégage», s’enflamme Sylvain Chevalier, secrétaire CGT du CSE à la centrale de Paluel (Seine-Maritime) où un piquet de grève se tient mercredi. Béatrice JOANNIS © Agence France-Presse -
Sébastien Lecornu prend ses marques à Matignon un jour de mobilisation
Paris - Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, accueilli sévèrement par les oppositions, prend ses marques mercredi à Matignon le jour même d’une mobilisation pour «bloquer» le pays, avec pour mission de consulter les forces politiques avant de former un gouvernement. Troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution, cinquième depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu, âgé de 39 ans, succède à François Bayrou, renversé lundi par l’Assemblée nationale. Celui-ci l’avait doublé en décembre en forçant sa nomination alors que l’ex-ministre des Armées était déjà pressenti à ce poste. La passation de pouvoir entre les deux hommes a lieu à midi, le jour même d’une mobilisation pour «bloquer» le pays initiée par divers mouvements, dont l’ampleur reste indéterminée, avant une mobilisation syndicale le 18 septembre. Ce sera l’occasion pour Sébastien Lecornu, homme politique discret inconnu du grand public, de se présenter aux Français. Il a affirmé sur X mardi soir qu’il «mesurait leurs attentes» et qu’il «connaissait les difficultés» qu’ils rencontraient. «Nous sommes au travail, avec humilité, et nous allons tout faire pour y arriver». Première tâche confiée par Emmanuel Macron à ce fidèle compagnon venu de la droite, ministre de tous ses gouvernements depuis 2017: «consulter» les forces politiques en vue de trouver des «accords» pour préserver la «stabilité institutionnelle» du pays, alors qu’il ne dispose à l’Assemblée nationale d’aucune majorité. Le nouveau locataire de Matignon a déjà entamé ses consultations, selon un conseiller de l’exécutif. Sa mission est à haut risque dans un paysage politique éclaté et au vu des réactions très fraîches voire hostiles des oppositions à l’annonce de sa nomination. «Colère sociale» Alors que le président de la République a invité sa fragile coalition du centre et de la droite à «travailler» avec le Parti socialiste pour «élargir» son assise, le mouvement d’Olivier Faure a estimé qu’il prenait le «risque de la colère sociale légitime et du blocage institutionnel du pays» en nommant M. Lecornu. Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros. Selon un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui. «Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mêmes causes provoqueront les mêmes effets», a prévenu le PS qui proposait de nommer Olivier Faure à Matignon. Le Rassemblement national et les Insoumis ont pour leur part dénoncé la proximité entre le président et son nouveau Premier ministre, promettant la censure faute de changement de cap politique. «Le président tire la dernière cartouche du macronisme», a réagi Marine Le Pen, qui réclame une nouvelle dissolution, tandis que Jean-Luc Mélenchon dénonçait «une triste comédie de mépris du Parlement» en demandant une nouvelle fois le départ du président. «Calme» A l’inverse, l’ancien Premier ministre et candidat d’Horizons à la présidentielle Edouard Philippe a estimé que Sébastien Lecornu avait les «qualités» pour «discuter» et «trouver un accord» avec les autres partis. Le président des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui réclamait une nomination rapide face aux risques de «débordements» des manifestations de mercredi, s’est dit lui aussi prêt à «trouver des accords» avec M. Lecornu. A l’orée de discussions délicates, l’entourage de Sébastien Lecornu loue le «calme» de l’ancien sénateur normand et son absence d’ambition présidentielle, un «négociateur» qui a pu obtenir un «large consensus» sur la loi de programmation militaire. Alors qu’il a été épinglé dans la presse pour un dîner avec Marine Le Pen, ses proches récusent toute connivence avec le parti à la flamme, soulignant que dans l’Eure, son département, quatre députés sur cinq «sont passés au RN». Ce qui n’empêche pas le député LFI Eric Coquerel de le voir comme celui qui peut «aller chercher non pas du côté du PS mais du RN», en «surjouant» sur «l'économie de guerre» et les «intérêts vitaux de la France». L’intéressé entend lui composer son gouvernement sur la base de «la défense de (l’) indépendance» du pays, du «service des Français» et de «la stabilité politique». Anne RENAUT © Agence France-Presse