
Banques françaises, des choix s’imposent

La pandémie a frappé au cœur de l’été la gouvernance des banques françaises. Un nouveau patron chez Natixis, une garde rapprochée et resserrée autour du directeur général Frédéric Oudéa à la Société Générale : l’ouragan que nous traversons secoue les états-majors à la mesure des pertes qu’il engendre, en attendant de faire sentir ses effets dans les modèles économiques. Les crises de 2007 et plus encore de 2011, lorsque la zone euro était menacée d’implosion, avaient déjà poussé à de douloureux ajustements et sonné le glas, pour certains, d’ambitions mondiales intenables. S’il ne trouve pas sa source dans les excès du système financier, le choc actuel imposera à nouveau des choix drastiques. Comble de malchance, ce sont les domaines d’excellence des champions tricolores, comme le financement des matières premières et de l’industrie aéronautique ou les produits dérivés actions complexes, qui sont aujourd’hui les plus durement touchés.
Fragilisées, les quatre banques françaises cotées n’abordent pourtant pas cette rentrée dans le même état de forme. La crise marque les différences. BNP Paribas et le Crédit Agricole font pour l’heure figure de paquebots dans la tempête, traçant sûrement leur route. Chacun dans leur registre, ils bénéficient d’une prime au leader. Tel n’est plus le cas de Natixis, renvoyée aux doutes qui avaient escorté sa pénible gestation. La filiale des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires tangue depuis près de deux ans, ballottée entre ses pertes sur les marchés actions et les difficultés de son gérant H20 Asset Management. Les investisseurs ont applaudi le changement de direction et la promesse d’un nouveau plan stratégique en juin prochain, car ils savent que le groupe n’a pas hésité par le passé à prendre des décisions radicales. Certains analystes se prêtent même à rêver à un transfert des activités de banque d’investissement de Natixis à sa riche maison-mère, un mouvement qui parachèverait sa transformation en spécialiste de l’épargne et des paiements, métiers peu gourmands en fonds propres. Une chose est sûre, la filiale de BPCE a les moyens de s’affirmer comme un leader de la gestion d’actifs à l’échelle mondiale.
La Société Générale a moins de certitudes auxquelles se raccrocher et ce n’est pas le récent jeu de chaises musicales qui changera la donne. Son patron affiche une résilience impressionnante après douze ans passés à barrer par gros temps ; la décote dont souffre l’action apparaît malheureusement tout aussi persistante. La banque au logo rouge et noir, présentée comme une cible potentielle depuis vingt ans, est protégée des appétits de ses concurrents par la complexité des fusions en Europe et la priorité partout donnée aujourd’hui au traitement des effets de la récession. Mais son modèle s’épuise, comme la patience de ses actionnaires. L’heure des choix stratégiques approche.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse