
Emilie Quema (Banque de France) : «Pour appréhender les risques climatiques, nous avons recruté des profils vraiment ingénieurs»
“L’analyse financière et les risques climatiques, ce sont deux choses assez différentes. Avec les risques climatiques, on est beaucoup dans le monde de l’ingénieur”, souligne Emilie Quema qui a récemment construit une méthodologie d’indicateurs climat afin d’intégrer ces enjeux dans la cotation des entreprises délivrée par la Banque de France.
En effet, prendre en compte les enjeux climatiques nécessite de “comprendre les sujets de transition, savoir comment passer d’une technologie à une autre technologie, comprendre les sujets des risques physiques”. En tant qu’actuaire, l’exposition à un risque d’inondation ou à la sécheresse, c’est quelque chose qu’Emilie Quema connaissait déjà bien. Son expérience à l’ACPR lui sert également aujourd’hui. Appréhender les enjeux liés à la transition énergétique était plus nouveau.
Se former «sur le tas»
“Alors je me suis formé, on va dire, de façon un peu générale. J’ai fait des fresques du climat notamment, pour mieux comprendre les enjeux climatiques. De plus, je capitalise beaucoup sur les gens qui sont au sein de ma direction. Nous avons en effet recruté des profils vraiment ingénieurs, issus de différentes écoles, avec des compétences sur le bâtiment, sur l’agriculture, sur les voitures et la construction”, souligne Emilie Quema qui travaille aussi avec l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l'énergie, en utilisant en particulier ses guides sectoriels.
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Dijon - Le sénateur socialiste Jérôme Durain, élu vendredi à la tête de la région Bourgogne-Franche-Comté, a acquis une notoriété nationale en cosignant la proposition de loi contre le narcotrafic, ce qui lui a valu d'être élu «sénateur de l’année» en 2024. Jérôme Durain, élu à la tête de la région en remplacement de Marie-Guite Dufay, démissionnaire, est né le 2 juin 1969 à Nancy. Diplômé en 1993 de l’Institut d'Études Politiques de Paris, il épouse une carrière dans la fonction publique territoriale. Ce n’est qu'à 33 ans qu’il prend sa carte du PS, suite au choc qu’a représenté pour la gauche le 21 avril 2002 et la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Le combat contre le RN reste depuis son cheval de bataille, qu’il devra encore enfourner lors des prochaines élections régionales, en 2028, l’extrême droite étant en nette progression dans la région. En 2004, il fait la connaissance d’Arnaud Montebourg, alors député de Saône-et-Loire. Le futur ministre de l'Économie (2012-14) offre à Jérôme Durain de prendre sa succession à la tête de la fédération PS du département en 2005, ce qui vaudra à M. Durain l'étiquette de «bébé Montebourg». Il tient la «fédé» pendant dix ans, lui valant une réputation d’apparatchik, et gravit les échelons. Il est fait adjoint à la mairie PS de Chalon-sur-Saône en 2008, jusqu'à ce que la ville soit reprise par la droite en 2014, puis est élu en 2010 à la région, dont il prend en 2012 la vice-présidence à l’aménagement du territoire. En 2015, il est élu à la nouvelle région fusionnée Bourgogne-Franche-Comté, sur la liste de gauche de Marie-Guite Dufay, et prend la présidence du groupe majoritaire. Peu avant, en 2014, il devient le premier sénateur de gauche élu en Saône-et-Loire depuis 1986. Il n’a alors que 45 ans, et un pédigrée loin des barons du Sénat, mais, réélu en 2020, il s’impose comme le «M. Sécurité» du groupe socialiste, lui valant des critiques de ses pairs, notamment quand il apporte son soutien aux très contestées Brigades de répression de l’action violente (BRAV), en 2023, en s’immergeant avec ces policiers lors de la manifestation du 1er Mai à Paris. En 2024, il corédige, avec le sénateur LR Étienne Blanc, la proposition de loi «visant à sortir la France du piège du narcotrafic». La loi, promulguée le 13 juin 2025, est adoptée très largement par le Parlement, offrant à Jérôme Durain une grande visibilité médiatique. Élu «sénateur de l’année 2024", il était pressenti pour succéder à Patrick Kanner à la tête du groupe des sénateurs PS, mais la loi sur le cumul des mandats lui impose de démissionner du Sénat. © Agence France-Presse -
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