Benoit Rousseau : «La direction financière et la RSE du groupe Bel sont rattachées à un chief impact officer»

À l’occasion de la 19ème édition d’Universwifnet, Benoit Rousseau, responsable de la trésorerie et des assurances du groupe Bel revient sur le rôle des trésoriers dans la prise en compte des risques extra-financiers dans le financement de son entreprise.
Valentin Rouvier

Dès 2017, les fromageries Bel ont inscrit leur démarche RSE au cœur de l’entreprise. Le groupe n’ayant pas une taille suffisante pour émettre un green bond, il décide alors d’intégrer des critères extra-financiers dans ses lignes de crédit.

«Nous voulions avoir à la fois un critère dédié à nos fournisseurs, c’est-à-dire à notre amont laitier […] mais aussi un critère sur nos émissions carbone, scope 1 et scope 2, et un critère sur le développement de programmes d’éducation alimentaire», a précisé Benoit Rousseau en soulignant que 96% des émissions carbone du groupe Bel dépendent de l’amont laitier, et correspondent par conséquent au scope 3. Cette première ligne de crédit basée sur ces trois indicateurs a rencontré un franc succès. «À l’époque, nous étions assez novateurs (…) puisque seules quatre autres entreprises intégraient ce type de critères. Aujourd’hui, 80% des RCF (NDLR : Revolving Credit Facility) des entreprises du SBF 120 intègrent des critères extra-financiers», a ajouté le trésorier.

Évolution des critères extra-financiers

En 2022, la société a décidé de se soumettre à une validation externe de ses critères. «Pour faire une émission obligataire publique avec des critères extra-financiers, nous avons dû passer par la mise en place d’un framework SLB, (NDLR : Sustainability-Linked Bond) un cadre qui définit ces critères et qui est noté par une tierce partie» a expliqué Benoit Rousseau.

Depuis 2017, les critères extra-financiers de Bel étaient certifiés par les commissaires au compte. «Or, les investisseurs demandent de plus en plus la validation de ces critères par une tierce partie qui soit capable de vérifier que nos objectifs sont ambitieux, benshmarkables, atteignables, auditables, etc», a-t-il poursuivi. Moddy’s effectue aujourd’hui ce travail.

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Assez logiquement, le groupe Bel est très attendu sur ses émissions indirectes. «Nous avons défini dans nos critères une trajectoire sur le scope 3, ce qui est très ambitieux», a reconnu Benoit Rousseau. Pour se former sur ces sujets, le trésorier peut s’appuyer sur l’expertise des équipes RSE du groupe. Aujourd’hui, la direction de la RSE et la direction financière reportent d’ailleurs, toutes les deux, à un Chief Impact Officer.

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