
Dominique Dorlipo : «La France est un marché stratégique pour Goldman Sachs AM»

Qu’est-ce que l’acquisition de NN IP par Goldman Sachs a changé concrètement pour le groupe ?
Au niveau global, nous avons intégré 900 personnes de NN IP au sein de Goldman Sachs AM et 300 milliards d’euros d’actifs.
Nous avons déjà finalisé l’intégration commerciale des produits NN IP. Le « rebranding » de la gamme de fonds a débuté en mars : tous les produits portent maintenant le nom de Goldman Sachs AM et sont intégrés au sein d’une seule et même plateforme d’investissement.
Et au niveau parisien ?
A Paris, nous sommes désormais une dizaine de personnes. Cinq de Goldman Sachs Asset Management et cinq autres anciennement NN IP (sur un total de huit, NDLR). Nous avons également deux personnes entièrement dédiées à la France, basées à Londres, qui constituent un véritable soutien aux équipes de vente et au suivi de nos clients.
Nous avons emménagé dans de nouveaux locaux l’an dernieravec l’ensemble des équipes françaises de la banque, à savoir, la banque d’affaires, les activités de marché, la recherche sectorielle et économique, la gestion privée et la gestion d’actifs. Le regroupement de toutes ces unités en un même lieu a été très dynamisant pour les équipes et a permis d’accroitre les synergies entre divisions.
N’y a-t-il pas de projet de baser une activité de gestion collective à proprement parler à Paris ?
Les pôles de gestion en Europe sont situés à Londres et à La Haye, où était basé NN IP. Nous avons désormais aux Pays-Bas notre centre d’expertise ISR où sont localisées les équipes de gestion spécialisées en ESG, et les pôles de gestion actions et obligations de la zone euro. A terme, La Haye a pour vocation de devenir le « hub » de gestion d’actifs de Goldman Sachs.
A Paris, nous avons cependant des pôles d’investissement en dette privée, immobilier non coté et private equity, avec qui nous collaborons étroitement pour la levée de fonds.
Je considère que pour le moment le bureau de Paris est en phase avec les opportunités de marché et nos objectifs stratégiques.
Allez-vous renforcer l’équipe dans les mois qui viennent ?
Je considère que pour le moment le bureau de Paris est en phase avec les opportunités de marché et nos objectifs stratégiques. Nous sommes très heureux de l’intégration qui a été faite, en mettant à profit les compétences des uns et des autres. Par exemple, nous n’avions pas de communication et marketing au sein de Goldman Sachs AM France. Nous avons également une personne dédiée au suivi des mandats institutionnels maintenant. Nos équipes collaborent de manière active, c’est le cas par exemple sur l’investissement durable. Goldman Sachs AM avait historiquement des compétences sur la transition énergétique et NN IP nous a apporté sa gestion à impact, notamment son expertise sur les obligations vertes et les obligations sociales, ainsi que les actions à impact. Nous avons aussi une palette complète de solutions dans le domaine des actifs non-cotés qui suscite l’intérêt de nos clients.
En additionnant les encours de NN IP et les vôtres, combien gérez-vous désormais pour la clientèle française ?
Ce sont des chiffres que nous n’avons pas l’habitude de dévoiler. Ce que je peux dire c’est que Goldman Sachs est implanté à Paris depuis plus de 35 ans, et depuis 2002 en gestion d’actifs, et que l’asset management est une activité stratégique pour l’entreprise. Le groupe gère au niveau mondial près de 2.800 milliards de dollars à fin mars 2023, dont plus de 450 milliards en actifs alternatifs, ce qui nous place parmi les tous premiers acteurs mondiaux en gestion active et alternative. La France est un marché stratégique, qui recèle de nombreuses opportunités de développement pour le groupe. Nous nous concentrons sur les services apportés à nos clients et répondons aux appels d’offres de place. Dans un contexte de changements, et compte tenu de l’environnement inflationniste, et de taux d’intérêt élevés, les investisseurs sont très sélectifs. Cela nous motive pour être toujours plus présents auprès de nos clients, proactifs et innovants.
A lire aussi: Dans le bureau de Dominique Dorlipo
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