Vontobel revient dans le cercle des consolidateurs du secteur bancaire suisse

La banque suisse acquiert la petite banque zurichoise Finter, alors que le M&A bat dans son plein dans la gestion privée helvétique.
Amélie Laurin

Depuis l’acquisition de Commerzbank Suisse en 2009, Vontobel était resté absent des opérations de fusions-acquisitions dans la gestion de fortune helvétique, animées par UBP, Julius Baer ou encore Safra Sarasin. La banque cotée zurichoise a finalement annoncé vendredi le rachat de Finter Bank Zurich, banque locale jusque-là détenue par Italmobiliare, la holding des Pesenti, une riche famille italienne.

Avec 1,6 milliard de francs suisses d’encours (1,5 milliard d’euros) et 65 salariés, Finter doit lui permettre de croître sur le marché italien où Vontobel revendique 5,9 milliards de francs suisses d’encours clientèle, sur un total de 32,5 milliards dans la gestion privée à fin juin (et 181 milliards au total gérés pour le groupe). Italmobiliare recevra une partie du prix d’achat en actions Vontobel, sachant que l’opération valorise Finter environ 1,1 fois ses actifs (donc 17,6 millions de francs suisses) plus la valeur comptable, dont le montant n’est pas communiqué.

Cette petite opération pourrait en augurer d’autres, sachant que le groupe veut grandir en Suisse par croissance externe pour faire des économies d’échelle dans la gestion privée. Finter doit ainsi contribuer à faire passer la marge brute sur encours de Vontobel à 75 points de base en 2016 et son coefficient d’exploitation (ratio de coûts sur dépenses) à moins de 75%, a précisé le groupe vendredi dans sa présentation aux investisseurs.

La banque avait toutefois indiqué en juillet viser des cibles plus conséquentes, pouvant gérer jusqu’à 20 milliards de francs selon son directeur général Zeno Staub. Vontobel disposerait de plus de 500 millions de francs pour ses acquisitions, avait alors déclaré son directeur financier Martin Sieg Castagnola.

De nombreuses banques suisses, notamment les petits acteurs étrangers, souffrent d’une faible rentabilité et de la remise en cause du secret bancaire dans la première place offshore (pour clients non résidents) mondiale. Une centaine ont ainsi consenti à participer au programme de lutte contre la fraude fiscale mis en place par les Etats-Unis. A fin 2014, les pertes des établissements déficitaires du pays (29 sur 275) ont atteint 6,8 milliards de francs, selon les chiffres publiés jeudi par l’Association suisse des banquiers. Huit enseignes ont par ailleurs disparu l’an dernier.

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