«Une hausse de 5% du cours de l’euro n’est pas un risque pour la croissance»

Pascale Gilbert, responsable gestion obligataire à la Française AM
Solenn Poullennec

- L’Agefi : Pourquoi pariez-vous sur un euro/dollar à 1,40 à six mois ?

- Pascale Gilbert : Plusieurs raisons à court terme militent pour des pressions haussières sur l’euro. Le principal argument nous semble être le retour des investisseurs internationaux en zone euro avec la perception que la crise a renforcé sa cohésion et qu’aucun membre n’a la volonté d’en sortir. De plus, d’un point de vue économique également, la zone euro présente un excédent commercial, qui contraste avec le déficit abyssal des Etats-Unis, et maintenant celui du Japon. Enfin, si on sait depuis toujours que le dollar est au service de la politique économique, les déclarations récentes des autorités japonaises en faveur de la baisse du yen contribuent aussi à la hausse de l’euro, différence importante avec l’union monétaire où, si le débat existe, il est loin de faire l’unanimité.

- Quels sont les risques pour la croissance européenne liés au change ?

- A court terme, ce n’est pas plus ou moins 5% sur le cours de l’euro qui présente un risque sur la croissance européenne. Certaines industries peuvent être, à la marge, pénalisées, mais aujourd’hui les délocalisations réalisées par le passé en amoindrissent le coût. De plus, dans un contexte où la hausse des salaires nominaux est limitée, une amélioration du pouvoir d’achat par la baisse des prix importés est toujours bonne à prendre. A plus long terme, la hausse du cours de change d’une devise n’est que le reflet de sa solidité et de l’essor économique de son pays. Si l’appréciation de la devise est graduelle, et pas trop rapide, une adaptation à cet environnement est toujours possible. L’Allemagne, depuis plus de 50 ans, en est un bel exemple !

{"title":"","image":"79322»,"legend":"panel change»,"credit":""}

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...