Un rapport critique le plan de restructuration de la Banque de France

Les experts du cabinet Secafi regrettent l’absence de chiffrage économique du projet de réorganisation de l’institution d’ici à 2020
Krystèle Tachdjian

Le projet de restructuration de la Banque de France continue de faire grincer des dents dans les rangs syndicaux. Annoncé en décembre 2011, il prévoit 2.500 suppressions de postes d’ici à 2020 sur un effectif total de 14.000 salariés via 5.000 départs en retraite non renouvelés et 2.500 embauches.

Plus d’un millier de salariés étaient attendus hier devant le siège de l’institution pour protester dans le cadre d’une grève nationale contre le projet censé entrer en vigueur dès le mois de juin, ont indiqué les organisations syndicales qui estiment que «le dialogue social a été rompu», et réclament un moratoire.

Dans leur bataille contre le projet de rationalisation, les syndicats ont mis en avant les conclusions du rapport du cabinet d’experts Secafi, qui a été dévoilé hier lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire (CCE). Ces experts nommés à la demande du CCE émettent plusieurs critiques à l’égard du projet de réorganisation. Ils regrettent notamment l’absence de chiffrage économique global du projet, et un manque de précision sur l’évaluation de son impact social alors même qu’il implique un montant d’investissement lourd de plus de 300 millions d’euros (changement quasi-total du parc de machines, modernisation des sites pérennes, etc).

«La direction a chiffré le plan d’économies à 100 millions d’euros au maximum d’après ce qui a été communiqué aux experts, un chiffre que nous ne parvenions pas à obtenir», souligne Michel Felce, représentant du personnel au conseil général de la banque et membre du SNA (syndicat national autonome). Pour les activités fiduciaires (tri des billets) la cure d’amaigrissement de la Banque de France prévoit la fermeture d’une quarantaine d’implantations en France sur 72 d’ici à 2020 sur fond de montée en puissance de l’externalisation de ces tâches, pointe le rapport.

La Banque de France, dont les effectifs bénéficient d’un régime social avantageux, envisage aussi la fermeture d’une soixantaine de bureaux d’accueil sur 85 au total. «La Banque de France se désengage de ses missions de service public. Pour preuve, elle a aussi été la grande absente dans la réflexion autour de la BPI», a regretté hier Denis Durand secrétaire général à la CGT. Une nouvelle réunion du CCE est prévue aujourd’hui. Autre rendez-vous: la commission mixte permanente, instance de négociations, doit se réunir le 13 février.

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