«Un QE européen ne ferait pas forcément baisser la monnaie unique»

Jean-Luc Proutat, économiste chez BNP Paribas
Solenn Poullennec

- L’Agefi : Quel serait l’impact d’un potentiel assouplissement quantitatif de la BCE sur l’euro/dollar?

- Jean-Luc Proutat : Dans notre esprit, la dépréciation de l’euro (la réappréciation du dollar) serait davantage liée à l’arrêt progressif de l’assouplissement quantitatif aux Etats-Unis qu’à son hypothétique mise en place en zone euro. Pour que les achats de la BCE se portent sur des titres de dette publique - un sujet toujours très controversé au sein du conseil des gouverneurs - il faudrait que la situation se détériore à nouveau. Une baisse de l’euro pourrait donc très bien précéder, et non suivre, l’assouplissement quantitatif. Rappelons par ailleurs qu’une telle mesure aurait pour but de faciliter les financements et la circulation de la monnaie au sein d’économies où l’inflation est jugée trop faible et les taux d’intérêt réels trop élevés. La fragmentation s’en trouverait réduite, l’union monétaire apparaitrait plus solide. En définitive, un «quantitative easing» appliqué à la zone euro n’a pas vocation à faire baisser la monnaie unique.

- Comment expliquez-vous la relative bonne tenue de la livre?

- Il est vrai que les fondamentaux de l’économie britannique (creusement des déficits extérieurs, hausse des coûts unitaires relatifs) ne militent pas en faveur d’une livre forte. Celle-ci a d’ailleurs perdu 30% contre euro entre 2007 et 2008. Si la monnaie britannique remonte un peu dans nos prévisions, c’est que le climat des affaires s’améliore franchement outre-Manche. Le taux de chômage est en train de passer sous la barre des 7%, et les contrats forward anticipent une première hausse des taux d’intérêt pour le printemps 2015. De quoi soutenir le change.

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