Un hedge fund de Carlyle fait face à des retraits massifs

Claren Road AM va devoir honorer des demandes de remboursement de 2 milliards de dollars en raison de ses mauvaises performances.
Julien Beauvieux

Les déboires de Carlyle sur le segment des hedge funds continuent. Après sa filiale spécialisée dans les matières premières Vermillion AM, qui s’est séparée le mois dernier de ses fondateurs, Claren Road AM doit de son côté faire face à des retraits massifs liés à ses mauvaises performances. Selon un document réglementaire publié par Carlyle, «Claren Road a reçu environ 2 milliards de dollars en demandes de remboursement» au 16 août, la date butoir pour le trimestre en cours.

Si ces demandes ne devraient pas avoir «d’impact matériel» sur la liquidité ou les covenants des dettes de Carlyle, rassure le gérant, elles portent un rude coup à Claren Road, puisqu’elles représentent 48% de ses actifs. Prenant acte de la baisse future des frais de gestion, Carlyle va passer une charge de dépréciation de 100 à 175 millions de dollars au troisième trimestre sur la valeur comptable de son investissement, évalué à 216 millions à la fin juin.

Détenue à 55% depuis 2010 par Carlyle, Claren Road est spécialisée sur la gestion long/short crédit sur les segments des titres corporates, leurs dérivés, et les «distressed debts» via deux fonds. Après avoir atteint un pic de 8,5 milliards de dollars (7,7 milliards d’euros) en septembre dernier, ses deux fonds avaient enregistré leurs premières déconvenues l’an dernier, notamment liées à des paris hasardeux sur les établissements de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac.

Touchés par des performances respectives de -10% et -12% en 2014, à comparer à +6% pour l’indice Barclays Aggregate Bond, les deux fonds de Claren Road ont procédé à des remboursements de 1,9 milliard de dollars l’an dernier, selon une source proche du dossier interrogée par Bloomberg. Encore amputés de 374 millions de dollars au deuxième trimestre, et une performance négative de plus de 6% à mi-août, les actifs sous gestion de la société ont alors fondu à seulement 4,1 milliards de dollars.

«A l’évidence, les hedge funds, et particulièrement Claren Road, ont connu une passe difficile sur la première partie de l’année», reconnaissait lors des résultats semestriels Bill Conway, le co-directeur général de Carlyle. Egalement détenu à 55% depuis 2012, Vermillion a lourdement pâti du plongeon des matières premières, qui a fait chuter de 2 milliards de dollars à moins de 50 millions l’encours de son principal fonds, et précipité le départ de ses dirigeants.

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