
La guerre en Ukraine n’est pas finie, préviennent les financiers

La Russie qui menace de couper l’approvisionnement de gaz vers l’Europe alors que son exportation est l’une des principales ressources pour financer l’armée en guerre contre l’Ukraine… Le ministre des Affaires étrangères russe présent à la signature d’un accord pour sécuriser la réouverture des ports ukrainiens et les exportations de 25 millions de tonnes (Mt) de céréales… Quelques signes auraient pu laisser croire que la guerre en Ukraine pourrait ne plus trop durer. Mais un tir de missile russe sur le port ukrainien d’Odessa a ravivé les doutes ce week-end, et fait remonter les cours du blé de 4% lundi matin (332 euros/tonne pour le contrat Septembre 2022 sur Euronext).
«Les signatures de vendredi sans réel contact entre les deux pays ont porté sur un accord ‘miroir’ : de l’Ukraine avec la Turquie et l’ONU d’une part, de la Russie avec la Turquie et l’ONU d’autre part, rappelle Sébastien Grasset, membre du directoire d’Auris Gestion. Il ne faut pas tirer de conclusions de ces tirs : il semble que les Ukrainiens continuent à préparer les couloirs de navigation sécurisés. Mais au-delà des opérations de déminage nécesssaires, il sera long et compliqué de rôder le processus d’escorte et d’inspection des navires au départ et en direction d’Odessa.» Les céréaliers ont repris depuis quelques semaines leur trafic à la sortie du Danube dans l’espoir de vider progressivement les silos ukrainiens avant la prochaine récolte. Mais les armateurs étrangers ne voudront pas se rendre à Odessa s’ils craignent pour leurs navires, alors que, comme avec le gaz, Moscou veut garder des leviers d’action dans la durée.
Au-delà du Donbass et de Kharkiv, où les forces russes avancent doucement, la bataille navale en Mer Noire tourne plutôt à l’avantage des Ukrainiens. «Après le croiseur russe Moskva coulé mi-avril, ils ont fait très mal aux Russes, coulant le remorqueur Spasatel Vasily Bekh le 17 juin grâce à des missiles alliés (Harpoon), puis les forçant à abandonner l’île aux Serpents le 30 juin, avec l’arsenal à disposition et de l’artillerie montée sur camions (obusiers 2S22 Bohdana) savamment associée l’utilisation de drônes, poursuit Sébastien Grasset. Désormais, les forces ukrainiennes laissent entendre qu’elles pourraient bombarder le pont si symbolique et stratégique du détroit de Kertch qui relie la Crimée et la Russie, alors que cette dernière n’a plus de défense mer-air crédible et bricole pour tenter de ne pas perdre la guerre de la Mer Noire», conclut-il.
Plus d'articles du même thème
-
L’instabilité gouvernementale s’accroît au Japon
Moins d’un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Shigeru Ishiba a annoncé sa démission après avoir subi plusieurs revers électoraux. -
La perception du risque monte autour de la France
Le gouvernement de François Bayrou devrait tomber lundi après le vote de confiance à l’Assemblée nationale. La nouvelle incertitude politique et budgétaire qui en résultera inquiète un peu plus les marchés, mais pas au point d'imaginer des risques extrêmes. -
Patrimoine Online à Bordeaux avec Yves Mazin (CNCGP & Version Patrimoine)
Le nouveau président de la CNCGP, également co-fondateur du cabinet Version Patrimoine, était l’invité de la rentrée.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste