Quand les boursiers ne veulent voir que le verre à moitié plein

Philippe Mudry

La semaine dernière a été marquée par une nouvelle escalade commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ; et celle qui s’ouvre verra la Réserve fédérale relever une nouvelle fois ses taux d’un quart de point.

Mais les marchés boursiers s’en moquent comme d’une guigne. Aux Etats-Unis, ils caracolent à de nouveaux sommets, comme si de rien n’était.

Les Cassandre en sont pour leurs frais et y perdent leur grec. Ni le coup de torchon sur les marchés émergents ni la hausse marquée des taux longs la semaine dernière n’ont davantage d’influence.

Si l’indifférence des bourses à l’égard du resserrement monétaire en cours s’explique par l’efficacité d’une « forward guidance » bien gérée, tout se passe comme si, en matière commerciale, les roulements de tambours qui résonnent des deux côtés du Pacifique étaient un non sujet.

Pour l’heure, les indices ne réagissent qu’aux signes de santé étincelante que donne l’économie américaine.

Les chiffres alignés le 10 septembre par le chef des conseillers économiques de la Maison Blanche sont, il est vrai, impressionnants et ne laissent pas place à la polémique, pas plus que les demandes d’emploi au plus bas depuis un demi-siècle.

Les instituts de conjoncture ont d’ailleurs tous relevé leurs objectifs de croissance d’un demi-point à un point, voire davantage.

Quand s’ajoutent à cette tendance des profits très solides et des rachats d’actions toujours aussi colossaux, on comprend que les indices aient grimpé de 40% depuis l’élection de 2016, comme Donald Trump ne manque pas une occasion de s’en gargariser.

Tous les boursiers n’ont certes pas oublié le dicton : « The higher they fly… ». Mais l’optimisme reste de rigueur partout, au moins pour un an, le temps que la réforme fiscale de 2017 achève de produire ses effets.

Reste le paradoxe, toujours présent, que note avec quelque inquiétude la Banque des rRèglements Internationaux dans son dernier rapport trimestriel.

Pour elle, les séquelles de la crise sont toujours là, et « les intervenants du marché devraient se préparer à une convalescence longue et mouvementée. » A bon entendeur…

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