Porto Rico repousse une levée obligataire de 750 millions de dollars

Cette décision vise à permettre aux investisseurs de mieux apprécier les risques afférents au projet de restructuration de la dette de l’île.
Yves-Marc Le Réour

La mise à prix de la première émission obligataire de Porto Rico depuis son défaut du 3 août dernier n’a pu avoir lieu hier comme prévu. Cette levée de fonds de 750 millions de dollars (678 millions d’euros) a été repoussée de quelques jours afin de permettre au marché de mieux apprécier les risques liés au projet de restructuration de la dette de l’île.

Cette décision «donne plus de temps aux investisseurs pour faire leur travail sur le profit de crédit du pays», commente Lyle Fitterer, gérant d’un portefeuille de dette publique chez Wells Capital Management. Dans le meilleur des cas, l’opération pourrait être lancée demain.

L’île des Caraïbes, sous statut d’Etat libre associé aux Etats-Unis, entend procéder à cette émission à travers l’agence publique Prasa (Puerto Rico Acqueduct & Sewer Authority). Cette levée de fonds est d’autant plus risquée que ces titres à 30 ans devront être remboursés avec le produit des redevances liées à la consommation de l’eau, qui affiche actuellement un repli de 6% d’un an sur l’autre. Selon Bloomberg qui se réfère à des sources proches de l’opération, le coupon proposé serait de 8% pour ces obligations, ce qui donnerait un rendement initial particulièrement élevé de 9,5%.

Le président de la banque publique Government Development Bank (GDB) a déclaré que les obligations émises par Prasa ne seront pas concernées par le projet de restructuration de la dette du pays, qui doit être présenté le 1er septembre. Ce n’est pas l’avis de Standard & Poor’s, qui note à l’heure actuelle Prasa «CCC-», en catégorie largement spéculative. L’analyste de l’agence américaine jugeait hier soir que la note de crédit de Prasa est encore susceptible d’être dégradée car «des événements, susceptibles de survenir dans les trois mois, pourraient exposer Prasa à des efforts de restructuration plus importants».

Après le défaut partiel sur une échéance de dette de 58 millions de dollars de l’agence «Public Finance Corp.» début août, les autorités portoricaines ont cherché la semaine dernière à rassurer les investisseurs, en précisant qu’elles entendaient honorer au 1er janvier prochain le paiement de 375 millions de dollars sur les intérêts afférents à des obligations générales émises par la GDB. Selon la constitution du pays, ces titres doivent être payés en priorité, avant toutes les autres dépenses de l’Etat.

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