Paris Europlace veut orienter davantage l'épargne vers les entreprises

L’association a présenté ses pistes de refonte de la fiscalité alors que le gouvernement devrait bientôt plancher sur le sujet
Solenn Poullennec

Paris Europlace s’invite dans le débat sur l’épargne financière et le financement de l'économie. Alors que les députés Karine Berger et Dominique Lefebvre doivent rendre un rapport au gouvernement sur ce sujet d’ici au début du mois de mars, l’association des acteurs français de la finance prône une refonte de la fiscalité pour encourager la détention longue d’actifs.

Paris Europlace estime les besoins annuels des entreprises à 80 milliards d’euros aujourd’hui contre près de 50 milliards en 2011. Les besoins sont d’autant plus pressants que même si l’investissement reste assez élevé (autour de 20% de la valeur ajoutée en 2012), le taux d’autofinancement (épargne brute sur formation du capital fixe) est en baisse, autour de 60%, car les marges se dégradent. Les sociétés sont aussi confrontées à la réduction des financements bancaires. Régulation prudentielle oblige, ces derniers devraient passer de 76% du total des financements aujourd’hui à 60% «assez rapidement».

D’où l’importance de faciliter l’accès des sociétés aux marchés et de réorienter l’épargne vers les entreprises françaises. Cette mutation devrait surtout se faire grâce à la fiscalité. Paris Europlace énumère beaucoup de propositions déjà présentées auparavant. Elle suggère de simplifier la fiscalité des plus-values, d’abaisser le montant du forfait social, de privilégier les contrats d’assurance-vie investis en actions, de lancer un PEA-PME, de créer un fonds de financement de l’économie etc.

Lors des Etats généraux de l’épargne début janvier, Karine Berger avait relativisé la nécessité d’une révolution de l’épargne. Estimant les besoins de financement des entreprises tricolores à quelque «dizaines de milliards d’euros», l’élue des Hautes-Alpes les avait mis dos à dos avec les 3.700 milliards d’euros d’épargne financière française. «Karine Berger compare un flux et un stock», argue Guy Longueville, auteur du rapport. L’économiste souligne que les placements financiers annuels des français sont entre 70 et 90 milliards d’euros et sont loin de tous bénéficier aux sociétés hexagonales.

«Par rapport au stock d’épargne actuel, le flux peut paraître modeste, ce n’est pas une raison pour s’en désintéresser, a défendu Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace et PDG de GDF Suez. «Aujourd’hui, le marché lui-même n’apporte pas grand-chose. Pour les PME-ETI, le goulet d’étranglement ne sera pas comblé par la seule BPI».

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