«Nous évitons les entreprises minières ou du transport maritime»

Paul Gurzal, responsable de la gestion crédit chez La Francaise AM
Solenn Poullennec

- L’Agefi : L’engouement pour le segment high yield européen vous paraît-il soutenable?

- Paul Gurzal : Le poids de la liquidité et la violence de la politique monétaire pèsent sur les spreads et tordent nos repères historiques. Le mur du refinancement construit par la bulle du crédit au milieu de la dernière décennie s’est transformé en parapet, la contrainte de refinancement pesant sur les entreprises n’a jamais aussi mal porté son nom. Les records de volumes de primaire s’ancrent dans une banalité d’un marché du high yield devenu moins volatil que l’IG. La fragmentation du marché du crédit n’est plus. Comprenez que les entreprises qui font aujourd’hui défaut n’ont jamais été aussi peu nombreuses et que la politique monétaire en zone euro est pour longtemps le gardien vigilant d’un marché du high yield porté aux nues par les investisseurs. Plus long sera le chemin de la normalisation monétaire, plus doux sera l’avenir du marché du high yield.

- Quelle est votre stratégie?

- Nous n’anticipons pas de rupture à court terme de notre stratégie mais la compression massive et continue des spreads est derrière nous. Aujourd’hui, nous favorisons le risque local en zone euro, y compris les titres périphériques, dans nos portefeuilles au détriment des zones émergentes. Il faut reconnaitre que les valorisations sur les entreprises en provenance des pays émergents nous interpellent. Néanmoins les ajustements sont brutaux. En effet, les pressions exercées sur les minières ou le secteur du shipping sont importantes. Nous évitons les entreprises issues de ces secteurs pour nous investir davantage sur les cycliques qui bénéficient de croissance des deux côtés de l’Atlantique.

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