
Natixis Factor se refinance grâce à une titrisation originale
Natixis vient de placer une titrisation originale qui pourrait donner des idées aux banques pour refinancer leurs activités d’affacturage. L’opération, FCT F.A.S.T, de 1,15 milliard d’euros à trois ans, est un ABS adossé à un portefeuille de créances commerciales de la filiale d’affacturage de BPCE, Natixis Factor.
«Il est très rare de refinancer des créances aussi court terme sur les marchés obligataires», explique Olivier Bernard, counsel au cabinet Freshfields Bruckhaus Deringer qui a travaillé sur l’opération. Les créances sont remboursées au bout de 50 jours en moyenne.
Habituellement, les programmes pour ce type de créances se font via des conduits ABCP (asset-backed commercial paper), des entités qui acquièrent des actifs et se refinancent par l’émission de billets de trésorerie. Mais «avec la crise, les conditions de refinancement des conduits ABCP se sont parfois compliquées. Le refinancement par voie obligataire offre une alternative intéressante», explique Olivier Bernard.
Les investisseurs ont soutenu l’approche de Natixis qui combine les deux modes de financements. La tranche A1 de 850 millions d’euros, placée de façon publique, l’a été avec une marge de 105 points de base au-dessus de l’Euribor 1 mois, dans le bas de la fourchette prévue et a été sursouscrite plus de 1,5 fois. «On pouvait s’interroger sur l’appétit des investisseurs finaux pour des titres adossés à des actifs très courts. On se rend compte que cela plaît beaucoup», assure Philippe Durand, en charge de la structuration chez Natixis. «Il a eu très peu d’opérations publiques et notées AAA adossées à des créances commerciales», ajoute Nelly Desbarrières, secrétaire générale chez Natixis Factor.
Selon Jean-Baptiste Thiery, responsable adjoint de l’unité de produits structurés de Natixis ce type de montage pourrait se développer en France : «cette opération souligne la capacité de Natixis Factor à lever de la liquidité en utilisant ses actifs. Un certain nombre de filiales spécialisées sont en train de regarder ce type de solutions que les captives financières de constructeurs automobiles utilisent depuis longtemps».
Aux yeux d’Hervé Touraine, associé chez Freshfields, «tous les établissements de crédit en France ont des activités d’affacturage et ils gardent ces créances sur leur bilan. Les premiers intéressés par cette opération ne sont pas tant les investisseurs que les groupes bancaires français qui vont pouvoir s’inspirer de ce montage pour créer de la liquidité».
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