Muzinich profite de la désintermédiation des financements en Europe

La boutique américaine spécialiste du high yield poursuit son expansion en montant une équipe de placements privés en Italie
Amélie Laurin

Muzinich & Co poursuit son parcours atypique. Au service de clients très majoritairement européens, la boutique new-yorkaise veut profiter du repli des banques italiennes sur le marché du crédit aux entreprises. Spécialiste des obligations à haut rendement, la société de gestion est sur le point d’ouvrir un bureau à Milan où elle a recruté l’ancien responsable du corporate lending d’Intesa SanPaolo. Avec l’appui de trois autres professionnels, ce dernier a pour mission d’identifier, en direct ou via des banques locales, des entreprises italiennes en mal de financements.

«Nous allons lancer notre fonds dans les prochaines semaines et avons déjà analysé 70 entreprises en Italie, annonce George Muzinich, président-fondateur de la société de gestion, de passage à Paris la semaine dernière. Muzinich a créé une structure luxembourgeoise de placements privés, dont le premier compartiment est dédié à la dette italienne.

«Nous prendrons des tickets de 10 à 20 millions d’euros dans des programmes de mini-bonds (mini-obligations) d’ETI italiennes ayant un Ebitda compris de 5 à 50 millions d’euros. A terme, le fonds pourrait atteindre un milliard de dollars, détaille Justin Muzinich, successeur désigné de son père George, âgé de 71 ans. Le deuxième compartiment pourrait viser en totalité ou en partie l’Espagne, où il est possible de prêter directement aux entreprises, sans licence bancaire».

Présente à Londres avec une équipe de gestion, en Allemagne et en France via des bureaux de représentation, la société américaine va bientôt ouvrir une antenne à Zürich. Malgré les incertitudes sur l’évolution des taux d’intérêt depuis les déclarations de la Fed au printemps, elle espère poursuivre son ascension.

25 ans après sa création, ses encours atteignaient fin septembre 25 milliards de dollars (18,4 milliards d’euros), contre 10 milliards environ fin 2010. 17 milliards sont concentrés dans ses fonds Ucits de droit irlandais, destinés aux clients européens, asiatiques et sud-américains. En dépit de sorties nettes au mois de juin et de performances négatives sur certains fonds ces derniers mois, la collecte nette atteint 4 milliards de dollars depuis janvier, dont 3,6 milliards sur les fonds coordonnés. La France et les pays francophones limitrophes supervisés par Eric Pictet ont drainé 1,2 milliard cette année et affichent 5,5 milliards d’actifs.

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