Mario Monti se prépare à peser dans le débat électoral en Italie

Le président du Conseil démissionnaire laisse planer le doute sur son avenir et publie un agenda pour la réforme
Antoine Duroyon

Une chose est sûre: Mario Monti, sénateur à vie, ne sera pas candidat dans une circonscription électorale lors des élections législatives anticipées des 24 et 25 février. Pour un nouveau mandat à la présidence du Conseil, la question reste ouverte. «Si une force politique crédible me demande d'être candidat au poste de président du Conseil en son nom, je l’envisagerai», a-t-il déclaré dimanche.

«Je serai prêt à offrir mon soutien, des conseils et si nécessaire à guider (cette force ou coalition politique)», a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois les nombreux risques qu’implique sa position et «une probabilité élevée d'échec». Les instituts de sondage estiment que le bloc centriste, même rallié à Mario Monti, peinerait à dépasser la barre des 15%. Pour l’heure, le Parti démocrate (centre-gauche) de Pier Luigi Bersani mène les intentions de vote devant le mouvement Cinq Etoiles de l’humoriste Beppe Grillo. Quant au cas personnel de Mario Monti, un sondage de l’institut SWG a montré que 61% des électeurs souhaitaient que le chef du gouvernement sortant ne soit pas candidat.

A l’occasion d’une conférence de presse qui lui a permis de défendre son bilan, Mario Monti a jugé que l’Italie avait besoin d’une «large» majorité parlementaire pour prolonger des réformes qui doivent aller au-delà de la traditionnelle opposition gauche-droite. Signe de sa volonté à peser dans le débat, Mario Monti a publié lundi une lettre ouverte qui s’accompagne d’un agenda pour la réforme.

Dans ce document, qui doit contribuer à ses yeux à nourrir une «réflexion ouverte», le chef du gouvernement démissionnaire détaille les efforts encore à accomplir, aussi bien sur le plan de la rigueur budgétaire (diminution de la dette publique de 5% par an à compter de 2015; respect de la règle d’or budgétaire) que sur celui des réformes stucturelles (tolérance zéro face à l'évasion fiscale, allégement de la fiscalité sur les revenus du travail, maintien dans l’emploi des seniors...).

Mais en creux, c’est aussi la difficulté à réformer sous le mandat de Mario Monti qui se démarque, le président italien Giorgio Napolitano évoquant même une seizième législature «perdue». Quelques réformes emblématiques sont restées en rase campagne: diminution du nombre de provinces, réforme de la loi électorale ou projet de délégation fiscale.

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