L’Ukraine doit rapidement trouver un accord avec ses créanciers privés

Les négociations butent sur le niveau de la décote imposée dans le cadre de la restructuration de la dette avant une échéance en septembre.
Patrick Aussannaire

Le bras de fer entre l’Ukraine et ses créanciers se durcit. Dans le cadre de la restructuration de la dette du pays de 19 milliards de dollars détenue à hauteur de deux tiers par Franklin Templeton ainsi que par trois autres géants financiers américains, le gouvernement ukrainien a indiqué qu’il souhaite imposer une décote sèche de 40% à l’ensemble de ses créanciers privés. De quoi soulever la fronde de ces derniers, qui ont réclamé la semaine dernière à ce qu’elle soit limitée à 5%.

Le consensus interrogé par Bloomberg a réduit le niveau estimé qui permettra de trouver un accord entre les deux parties de 30% au mois de mai, à 22,5%. Le gouvernement doit faire face à une échéance obligataire de 500 millions de dollars le 23 septembre prochain et une autre de 650 millions le 13 octobre.

En outre, l’Etat doit réaliser 16,2 milliards de dollars d’économies sur les quatre prochaines années et réduire le poids de sa dette sous les 71% de son PIB pour bénéficier du soutien du FMI. Dans le cadre du financement total de 17,5 milliards de dollars accordé en mars par l’institution, une nouvelle tranche de 1,7 milliard a été débloquée fin juillet au pays avec la publication d’un rapport actualisé sur sa situation. Le FMI table désormais sur une contraction du PIB ukrainien plus forte qu’initialement prévu de 9% cette année, puis sur le retour d’une croissance de 2% à 4% entre 2016 et 2020, ainsi que sur une inflation à 45,8% en fin d’année, du fait notamment de l’effondrement de la hryvnia de 35% contre dollar depuis le début de l’année, même elle s’est stabilisée depuis mars.

«Il n’existe rien dans le rapport du FMI sur la manière de traiter les 3 milliards de dollars d’obligations détenues par la Russie arrivant à maturité en décembre, qui constitue pourtant un point crucial pour parvenir à un accord avec les créanciers privés. Ce montant fait partie des 16,2 milliards d’économies imposées par le FMI et réprésente la plus grosse part des 4,15 milliards d’obligations dues en 2015», indique ING.

Si le FMI s’est engagé à poursuivre ses versements même en cas de non-remboursement de l’échéance de septembre qui entrainerait un moratoire, ING précise qu’un tel scénario rendrait difficile le retour d’un financement de marché d’ici à fin 2017 intégré dans le programme du FMI, alors qu’un défaut d’accord avec la Russie sur le gaz pourrait nécessiter une aide supplémentaire.

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