Londres s’attaque encore à la fiscalité des banques

Le chancelier de l’Echiquier va réduire progressivement la taxe sur les bilans pour la remplacer par une surtaxe sur les profits à compter de 2016.
Stéphanie Salti, à Londres

La présentation hier d’un premier budget 100% conservateur depuis près de 20 ans promettait quelques surprises. Et de toute évidence, les banques n’ont pas été oubliées. Décriée par le secteur dans son ensemble, la taxe bancaire (bank levy), introduite en janvier 2011 en réponse à la crise financière, va finalement être révisée. Son taux passera donc de 0,21%, calculé sur le bilan global des banques opérant au Royaume-Uni à 0,18% au 1er janvier 2016, puis 0,17% en 2017, 0,16% en 2018, 0,15% en 2019, 0,14% en 2020, puis 0,10% en 2021.

Le chancelier de l’Echiquier George Osborne a ensuite promis qu’après cette date, cette taxe ne s’appliquerait plus aux bilans à l’international. De quoi réjouir HSBC, première banque européenne par la taille de ses actifs. Cette dernière avait en effet clairement indiqué que la taxe bancaire serait prise en considération dans sa décision de maintenir ou pas son siège social au Royaume-Uni. La direction doit trancher sur cette question d’ici à la fin de l’année.

Cette réduction de la taxe bancaire au cours des six prochaines années va cependant être compensée par une surtaxe à hauteur de 8% sur les profits de ces mêmes établissements bancaires à compter du 1er janvier 2016. Les 25 premiers millions de livres de profits seront exemptés de cette surtaxe, selon un document du gouvernement.

Devant cette modification de la taxation, l’association des banques outre-Manche (BBA) n’a pas caché son vif mécontentement : «Cette surcharge constitue le cinquième nouvel impôt dédié spécifiquement aux banques au cours de ces dernières années et fait suite à une importante augmentation de la ‘bank levy’ en mars dernier», a expliqué Anthony Browne, directeur général de la BBA. Selon l’association, les dernières modifications sur la taxe bancaire associées à l’introduction de la surtaxe de 8% vont conduire les banques outre-Manche à s’acquitter de 1,7 milliard de livres d’impôts supplémentaires au cours des six prochaines années. Pour le directeur général de la BBA, il est donc impératif que le gouvernement britannique lance une étude stratégique sur la taxation du secteur «de manière à sassurer que le Royaume-Uni reste bien un endroit compétitif pour les banques».

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