
L’OMC signe à Bali son premier accord multilatéral depuis sa création en 1995
Les ministres des 159 Etats membres de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), réunis à Bali depuis mardi dernier, ont finalement signé ce week-end le premier accord multilatéral sur le commerce mondial depuis la création de cet organisme en 1995. «Pour la première fois de notre histoire, l’OMC a vraiment réussi», s’est réjoui le directeur général de l’OMC, le Brésilien Roberto Azevedo, arrivé en septembre dernier à la tête de l’organisation. Commencé en 2001, le cycle de négociations de Doha, dans lequel s’inscrivait cette conférence en Indonésie, n’avait jusqu’alors débouché sur aucun progrès tangible.
Des objections présentées par Cuba et par l’Inde, qui ont failli faire capoter l’accord, ont pu faire l’objet de compromis dans la nuit de vendredi à samedi. New-Delhi a ainsi obtenu le droit de mettre en œuvre un programme d’aides alimentaires destiné à donner à près de 800 millions de personnes les moyens de se nourrir, une politique contraire aux règles de l’OMC qui plafonnent les aides à l’agriculture à 10% de la production. Une solution durable devra néanmoins être trouvée dans les 4 ans. L’accord «permet à l’OMC de gagner du temps pour prouver que les cycles de négociations multilatérales peuvent être efficaces», commente Terence Stewart, avocat à Washington.
Outre l’agriculture et les politiques de subventions nationales, l’accord porte sur la facilitation des échanges, qui regroupe un ensemble de mesures visant à standardiser et à simplifier les procédures douanières. «Les petites entreprises seront parmi les principales gagnantes, car ce sont elles qui rencontrent les plus grandes difficultés dans le système actuel», a souligné hier le président des Etats-Unis Barack Obama.
L’Institut Peterson d'économie internationale, situé à Washington, chiffre l’impact de l’accord de Bali sur l’activité économique mondiale à 960 milliards de dollars (700 milliards d’euros), ce qui permettrait selon lui la création de 21 millions d’emplois, dont 18 millions dans les pays en développement. Le premier ministre britannique David Cameron a estimé à plus d’un milliard de livres (1,2 milliard d’euros) par an l’effet bénéfique de l’accord pour l’économie britannique. «Cet accord est déterminant. Un échec aurait signé la fin de l’OMC. Il faut désormais donner une nouvelle impulsion au multilatéralisme», a résumé la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq.
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Marine Le Pen accuse la gauche de vouloir « refaire des Juifs des parias »
Paris - La gauche française et européenne «veut refaire des Juifs des parias», a accusé lundi la dirigeante du RN Marine Le Pen, en réaction à la proposition d’Olivier Faure (PS) de faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies le jour de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France. «Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c’est-à-dire refaire des Juifs des parias», a affirmé la présidente des députés d’extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces «propos», ces «actions», «puisent leur source dans un antisémitisme d’une violence inouïe». Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter «peut-être un jour les faire partir». Selon elle, les Juifs «commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu’ils n’ont pas d’avenir dans notre pays», a-t-elle insisté, estimant que «c’est dramatique parce que notre pays est le leur». «On s’attaque à des étudiants parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des chanteurs qu’on veut interdire d’Eurovision parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des gamins parce qu’ils sont dans un avion et qu’on leur demande de descendre», a-t-elle énuméré, convaincue que «tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive». La France doit reconnaître le 22 septembre à l’ONU l'État palestinien, une volonté d’Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un «moment catastrophique». «C’est donner en réalité quitus au Hamas», a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d’Emmanuel Macron. «Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin», a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l’antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien. © Agence France-Presse -
La Bourse de Paris reste prudente dans l’attente d’une baisse des taux de la Fed
Paris - La Bourse de Paris évolue en repli mardi, à l’entame des deux jours de réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), le marché anticipant une première baisse des taux d’intérêt de la puissante institution américaine. L’indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d’intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. L’issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l’institution monétaire américaine «sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s’il ouvre la voie à une série de coupes», résume John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note. Les investisseurs seront aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d'évolution des taux. Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l’emploi se fragilise mais l’inflation demeure au-dessus de l’objectif de 2%, rendant l'équilibre entre les deux éléments difficile à trouver. Pour autant, «le marché du travail américain s’avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient» et «cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux», marquant «un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed», estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel. C’est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est «pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme» des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l’ampleur des baisses des taux auxquelles l’institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard. Le taux d’emprunt français au-dessus de l’italien Sur le marché obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, «au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999" qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40. Euronext CAC40 © Agence France-Presse