L’offre de la Banque de Montréal sur F&C confirme l’appétit canadien pour la gestion

La banque canadienne veut doubler ses encours gérés en rachetant le gestionnaire britannique pour 708 millions de livres
Amélie Laurin

F&C Asset Management (AM) s’apprête à tourner la page de son histoire mouvementée. Le gestionnaire coté britannique a accepté hier l’offre de reprise de la Banque de Montréal (BMO). La quatrième banque canadienne est prête à mettre sur la table 708 millions de livres en numéraire (859 millions d’euros), ou 120 pence par action.

Pluridisciplinaire, avec une prédominance des produits de taux, F&C est valorisé 0,86 fois ses encours qui s’élevaient fin décembre à 82,1 milliards de livres (99,6 milliards d’euros -9,1 % en trois mois). Si ce prix n’est «pas bon marché», selon les analystes du courtier britannique Numis, ils estiment qu’une contre-offre n’est «pas complètement impossible».

Deuxième actionnaire de F&C (10,2 % des parts), Standard Life Investments n’écarte aucune option, alors qu’Aviva Investors, en tête avec 12,1% du capital, soutient l’opération qui requiert l’approbation des trois quarts des actionnaires. Le reste des parts est très éparpillé après la vente, en novembre, des 19% détenus par le fonds activiste Sherborne Investors, dont le patron présidait F&C jusqu’à l’été dernier. Sa prise de pouvoir en 2011 a été suivie d’un vaste plan d’économies et de la défection de plusieurs gros clients. Le fonds de pension néerlandais Achema a ainsi retiré 10,3 milliards de livres d’actifs en mars dernier. La base d’encours de F&C reste fragile, 57% du stock à fin septembre étant géré pour le compte de clients «stratégiques» de même nature.

Son rachat permettrait tout de même à BMO de doubler les encours de son gestionnaire BMO Global AM, à 269 milliards de dollars américains (197 milliards d’euros), et lui offrirait une tête de pont pour ses activités européennes. Le groupe veut moins dépendre du Canada et des Etats-Unis (96% de ses profits) et croître dans un métier peu consommateur de fonds propres et générateur de commissions récurrentes.

Relativement épargnées par la crise mondiale, les grandes banques canadiennes rivalisent avec les fonds asiatiques et américains pour leurs emplettes dans la gestion d’actifs. Royal Bank of Canada avait ouvert le bal en 2010 en rachetant le britannique BlueBay pour 963 millions de livres. En septembre dernier, sa compatriote Canadian Imperial Bank of Commerce a déclaré disposer d’un milliard de dollars pour des acquisitions, après le rachat au printemps de l’américain Atlantic Private Wealth Management pour 210 millions de dollars.

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