L’intégration financière reste à parfaire en zone euro

La fragmentation a reculé, estiment la BCE et la Commission européenne. La mise en œuvre de l’union bancaire est cruciale pour accentuer le mouvement
Antoine Duroyon
L’intégration financière reste à parfaire en zone euro
L’intégration financière reste à parfaire en zone euro  - 

Amorcé mi-2012, le mouvement d’intégration financière s’est poursuivi sur la plupart des segments du marché dans les premiers mois de 2014, constatent deux récents rapports de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne sur la stabilité financière et l’intégration en Europe. «Cette amélioration reflète le fait qu’il n’y a plus de risque de redénomination lié à la perception d’un possible éclatement de la zone euro», soulignent la BCE et la Commission.

Ce recul de la fragmentation s’explique par plusieurs facteurs : des mesures de politique monétaire comme le programme OMT (encore intact à ce jour) et un rythme de réforme «constant» dans les pays de la zone euro. Des garde-fous financiers sont progressivement mis en place, avec un mécanisme de supervision unique (MSU) et un mécanisme de résolution unique (MRU). Ce cheminement vers une union bancaire est déterminant pour sécuriser à la fois l’intégration et la stabilité financières, estime Vitor Constâncio, vice-président de la BCE. «Le MSU devrait créer les conditions et les incitations en faveur d’une intégration plus profonde du marché bancaire européen, qui devrait à son tour rendre la zone euro moins vulnérable à la fragmentation», explique-t-il. Au préalable, l’examen poussé des bilans bancaires des principaux établissements de la zone euro par la BCE doit permettre de lancer la supervision sur des bases assainies.

Une évolution d’autant plus souhaitable que la zone euro et le marché unique demeurent économiquement et financièrement bien plus fragmentés qu’avant la crise. «Il y a encore une marge de manœuvre pour promouvoir une intégration plus poussée sur des segments spécifiques tels que les obligations d’entreprises, ainsi que les marchés actions et bancaires», assure Vitor Constâncio. Pour ces derniers, la forte variation des coûts de financement pour les sociétés non financières, en particulier les petites et moyennes entreprises, reste un sujet d’inquiétude majeur.

Afin d’améliorer sa compréhension du phénomène d’intégration financière, la BCE a développé un nouvel instrument de mesure. Baptisé Synfint (Synthetic financial integration indicator), cet indice montre que le degré d’intégration financière se situait encore fin 2013 au niveau observé avant l’introduction de la monnaie unique.

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