L’industrie des CDS tente de relancer le marché des contrats individuels

L’ISDA propose que les CDS single name, désertés par certains intermédiaires, alignent leur fonctionnement sur le marché des indices.
Alexandre Garabedian

Les professionnels des produits dérivés tentent de redonner un second souffle au marché des CDS single name. Les volumes traités sur ces contrats qui permettent de s’assurer contre le défaut d’un émetteur ont plongé ces dernières années. Deutsche Bank, notamment, a créé un choc en 2014 en annonçant son retrait de ce segment en 2014 pour se concentrer sur les indices CDS. Pour y remédier, l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA) a dévoilé la semaine dernière une première initiative: une réduction de moitié du nombre de «rolls» des CDS.

Aujourd’hui, les contrats swaps sont «roulés» quatre fois par an, le 20 du mois, en mars, juin, septembre et décembre. Un nouveau contrat de référence à 5 ans, «on the run», est alors créé. Plusieurs dizaines de CDS single name sur un même émetteur peuvent ainsi être traités. Un investisseur qui souhaite se couvrir à un an contre le défaut d’une entreprise achètera le CDS 5 ans émis il y a quatre ans.

«Cette multiplicité de contrats nuit à la liquidité et accroît les contraintes des banques qui souhaiteraient rester présentes sur ce compartiment», indique un banquier. L’ISDA, qui consulte sur le sujet depuis des mois, propose de passer à un «roll» semestriel des contrats, en mars et en septembre. Cette solution aurait l’avantage d’aligner le fonctionnement du marché des CDS single name sur celui des indices. Les paiements des primes resteront, eux, trimestriels. La réforme s’appliquerait le 20 décembre 2015 avec une prolongation de 3 mois du contrat «on the run».

Pour l’ISDA et ses membres, la réforme faciliterait aussi la compensation des CDS, et permettrait d’accroître la compensation de ces produits, qui en diminue le coût pour les banques. Alors que les régulateurs ont poussé à un clearing centralisé des swaps sur indices, le marché du single name reste très bilatéral. Les gérants d’actifs s’impliqueront davantage dans la compensation centralisée, selon les propositions de l’association.

BlackRock, notamment, a poussé à la relance de ce compartiment. «Nous ne voulons pas qu’un autre dealer sorte du marché», indiquait en mai à Bloomberg le co-responsable du trading électronique du premier gérant mondial, Supurna VedBrat. En un an, le montant notionnel brut traité sur les CDS single name est passé de 10.023 milliards à 7.531 milliards de dollars, tandis que le nombre de contrats a diminué de 21%, selon les statistiques de la chambre de compensation DTCC.

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