L’Europe centrale et les pays baltes sont vent debout contre Athènes

Les critiques les plus virulentes viennent des pays les plus exposés à une restructuration de dette, et qui ont dû eux-mêmes se réformer
Alexandre Garabedian

Le peuple letton ne comprend pas le peuple grec», une réduction de la dette nominale de la Grèce est «absolument impossible»... A l’image des ministres des Finances letton et slovaque, Janis Reirs et Peter Kazimir, les pays baltes et d’Europe centrale se montrent encore plus virulents que Berlin devant l’attitude du gouvernement grec face à ses créanciers. En proportion de leur PIB, ces économies auraient en effet le plus à perdre à une restructuration de la dette grecque, tout comme à un défaut grec accompagné d’une sortie de la zone euro.

En valeur absolue, l’Allemagne est certes la plus exposée à la Grèce, qu’il s’agisse de prêts bilatéraux ou de mises indirectes à travers les fonds européens (FESF, MES), le FMI et la BCE. Le total atteint 93 milliards d’euros, selon les estimations de RBS, soit 2,4% du PIB allemand. Avec un budget à l’équilibre, de premières échéances sur les prêts à la Grèce en 2020 et un taux de recouvrement qui, comme dans tout défaut, n’est jamais nul, Berlin peut cependant risquer de prendre ses pertes sans trembler.

Avec 3,4 milliards, la Slovaquie est exposée à hauteur de 3,4% de son PIB. Soit autant que la Slovénie, qui commence tout juste à se remettre d’une grave crise bancaire. Ces proportions sont moindres chez les pays baltes, entre 1,5% et 1,95%. Mais Janis Reirs ne s’est pas privé de rappeler hier les efforts fournis par son pays après la crise financière de 2007 pour pouvoir accéder à la zone euro, avec une réduction de 30% des salaires et des effectifs de l’administration. Le PIB par tête a plongé de 23% entre 2008 et 2010 en Lettonie, un choc similaire à celui vécu en Grèce, mais Riga a pu adopter l’euro le 1er janvier 2014.

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