
L’Eurogroupe tranchera samedi le cas de la Grèce
La France «est obligée d’envisager toutes les options», a dit hier soir François Hollande à l’issue d’un sommet de la zone euro consacré à l’ «affaire grecque», comme l’a appelée le chef de l’Etat. Alors que le Premier ministre grec et son ministre des finances Euclide Tsakalotos étaient arrivés à Bruxelles sans propositions concrètes mais avec une simple demande d’aide, les dirigeants de la zone euro auront consacré leur journée à négocier sur… l’opportunité de négocier.
La feuille de route arrêtée pour les jours qui viennent est la suivante: demande formelle de programme auprès du Mécanisme européen de stabilité attendue mercredi, assortie de mesures de court terme, puis jeudi, toujours venant d’Athènes, un «programme à moyen terme». Samedi, sur la base de l’évaluation des «institutions», les ministres des finances valideront ou non l’ouverture des négociations et le déblocage d’une aide d’urgence qui pourrait être de 5 milliards en contrepartie de décisions à brève échéance. Enfin dimanche les Vingt-Huit se retrouveront à Bruxelles «soit pour confirmer la décision de l’Eurogroupe», si elle est positive, «soit pour envisager l’autre option», a indiqué François Hollande. L’autre option est la sortie de la zone euro. D’ici là «la BCE assurera dans des conditions extraordinairement difficiles la liquidité minimale» pour les banques grecques, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre grec, qui s’exprimera ce matin devant le parlement européen à Strasbourg, a donc réussi à la fois à gagner du temps et à convertir le «non» de dimanche dernier en arme de négociation. Mais la confiance de ses partenaires européens est pour le moins érodée. «Par le référendum, Alexis Tsipras dispose d’une légitimité augmentée, mais les marges de manœuvre des autres ne sont pas plus grandes, au contraire. Nos attentes sont plus claires», a expliqué la chancelière allemande après la rencontre.
Le nouveau programme porterait sur une période de 2 à 3 ans. «Nous avons besoin d’une perspective plus longue» que sous le deuxième programme, a expliqué Angela Merkel. Mais elle attend des gages pour débloquer une aide immédiate. Tout comme de nombreux pays centre-européens dont les dirigeants sont arrivés hier à Bruxelles particulièrement échaudés. Si une nouvelle piste de négociation a été esquissée, ces derniers ont obtenu que le «Grexit» devienne désormais explicitement le «plan B» que d’autres, comme la France, se refusaient jusqu’à présent à envisager.
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