L’Espagne fera exception en augmentant son appel au marché pour 2013

Alors que l’Allemagne, l’Italie et la France ont des programmes d'émission en baisse, Madrid devrait afficher des besoins de financement en hausse
Krystèle Tachdjian

Les principaux pays de la zone euro ont dévoilé leur programme de financement pour 2013. Qu’il s’agisse de la France, l’Allemagne ou l’Italie, tous affichent des objectifs de levées de fonds sur les marchés obligataires en léger repli à l’exception de l’Espagne.

Madrid qui doit publier mi-janvier son plan de financement pour l’année à venir devra faire face à une hausse de ses besoins en raison notamment des difficultés de ses régions et de ses banques. Selon les estimations provisoires du Trésor espagnol, le programme d’émission de dettes à moyen et long terme devrait se chiffrer à quelque 113 milliards d’euros (dont 23 milliards pour les fonds d’aide aux banque et aux autonomies) contre 98,7 milliards en 2012.

«Dès janvier, Madrid fera face à près de 21 milliards d’euros de tombées. Le pays sera aussi confronté à des besoins importants de refinancement dans les régions autonomes. Toutefois nous ne pensons pas que le pays aura besoin de retourner sur les marchés pour cette seule raison car l’essentiel des besoins des régions ont été préfinancés», explique Frederik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB. L’Espagne pourrait ainsi être tentée de repousser encore le déclenchement de l’OMT, le programme de rachat annoncé par la BCE en septembre. «Mais dans le cas d’une dégradation de la dette souveraine par Moody’s dans la catégorie high yield dès le début de l’année prochaine, Madrid se verrait contrainte d’appeler à l’aide», ajoute l’économiste.

La perte du triple A français auprès de Moody’s et de S&P n’a quant à elle pas eu de conséquence sur la capacité de la France à se refinancer à bon prix. Au contraire, elle n’a jamais payé si peu cher pour emprunter. Le coût moyen de financement à moyen long terme (taux moyen pondéré sur les émissions de BTAN et OAT)est de 1,86% en 2012, indique l’AFT. Il s’agit d’un nouveau plus bas record, après 2,80% en 2011 et 2,53% en 2010. L’Etat français profite de la défiance à l’égard des pays périphériques.

Pour 2013, les économistes n’anticipent pas de forte hausse des taux français. Certains envisagent néanmoins une légère tension au deuxième semestre dans le sillage d’une éventuelle remontée des taux allemands qui serait alimentée par les espoirs de reprise. L’an prochain la France devrait emprunter 169 milliards à moyen et long terme soit 9 milliards de moins qu’en 2012. Malgré tout ses besoins de financement restent parmi les plus importants en Europe.

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