
Les ultimes propositions d’Alexis Tsipras à l’Europe

Malgré le « non » du peuple grec aux exigences de réformes de l’Europe, dimanche 5 juillet, Alexis Tsipras s’est résigné à soumettre, cinq jours plus tard, un nouveau plan d’austérité aux créanciers de la Grèce. Un plan déterminant pour la poursuite de l’aide financière au pays et son éventuel maintien au sein de la zone euro.
Transmises jeudi 9 juillet à ses partenaires, les propositions d’Athènes vont au-delà de celles pourtant refusées par le peuple grec, sans que soit vraiment clarifiée la question sensible de la restructuration de la dette publique grecque (rééchelonnement versus haircut). En contrepartie de ses efforts, Athènes demande un financement de 53,5 milliards d’euros pour couvrir les obligations liées à sa dette jusqu’en 2018.
La Grèce s’engage à viser un surplus budgétaire primaire de 3,5% du PIB à compter de 2018. Alexis Tsipras consent aussi à uniformiser le système de TVA autour de trois taux, 23% (incluant les restaurants), 13% (produits alimentaires de base, énergie et hôtels), et 6% (médicaments, livres, théâtre). Les exemptions pour les îles grecques seront supprimées, à l’exception des plus isolées. Le gouvernement se réserve la possibilité de compenser, de façon neutre pour les finances publiques, les contribuables les plus pauvres de ces îles. L’ensemble devrait être complété à la fin 2016.
Les dépenses militaires seront amputées de 300 millions d’euros d’ici 2016. La taxe sur les sociétés augmentera elle de deux points à 28%.
Concernant le système de retraite, l’un des points de blocage entre les Grecs et les responsables européens, « de fortes désincitations à la pré-retraite » seront introduites, l’âge de la retraite devra passer immédiatement à 67 ans, ou 62 ans avec 40 années de cotisations. L’aide spécifique aux retraités sera supprimée graduellement, mais le vote sera immédiat sur cette mesure régulièrement mise en avant par les européens.
Des plans sont prévus pour combattre l’évasion fiscale, avec notamment la création d’un délit pénal et d’agences indépendantes chargées de la collecte des taxes. Des réformes structurelles à définir avec les membres de la Troïka (Europe, BCE, FMI) porteront sur une libéralisation accrue du marché du travail et des produits. Les privatisations seront de nouveau engagées, notamment des aéroports régionaux et des ports du Pirée, de Thassalonique et Hellenikon. Plus anecdotiquement, la taxe sur les bateaux de luxe qui devait être mise en place pour les bateaux de plaisance de plus de 10 mètres concernera finalement tous ceux de plus de 5 mètres.
Il reste désormais à Alexis Tsipras à faire accepter ce plan de réformes aux membres de la plateforme Syriza, dont certains ont encore récemment juré de ne pas voter pour un nouveau plan d’austérité. Mais également de le faire accepter au peuple grec.
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest -
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron