Les responsables risques des sociétés de gestion restent sous pression

Selon Ernst & Young, les professionnels de la conformité subissent plus que jamais l’inflation réglementaire mais voient leur rôle élargi
Amélie Laurin

Sous pression, les responsables de la conformité sont aussi plus reconnus. C’est le lot de consolation qui ressort de l’étude menée par Ernst & Young auprès de 42 sociétés de gestion européennes gérant plus de 20 milliards d’euros d’actifs (à partir de 50 milliards pour la France).

Principal défi : surmonter l’inflation réglementaire. 90 % des sondés la considèrent comme le premier risque pesant sur leur entreprise. Ils n’étaient que 69% à le penser en 2011. 87% citent aussi la difficulté à faire face à l’empilement des textes. Les gestionnaires d’actifs doivent absorber plus de 30 nouvelles mesures locales ou régionales, dont l’articulation n’est pas toujours aisée car «certaines mesures divergent ou se superposent », note David Koestner, associé chez Ernst &Young à Paris.

Dans ce contexte, «le calendrier dicte les priorités. La directive AIFM (directive sur les gestionnaires de fonds alternatifs) et Fatca (loi fiscale américaine applicable aux gestionnaires européens, ndlr) sont les plus citées, poursuit le consultant. AIFM sera transposée dans les droits nationaux en juillet mais la France sera certainement moins impactée car la plupart des obligations figurent déjà dans la réglementation locale, à l’exception des mesures sur les rémunérations. C’est un avantage compétitif face à Londres, Luxembourg et Dublin».

Pour Fatca, la contrainte est la même pour tous, mais «les zones d’ombre ont été levées le mois dernier lors de l’édition des règles définitives, pointe David Koestner. Il n’y pas d’écarts significatifs avec l’analyse menée en amont par les gestionnaires de moyenne et grande taille».

Pour coordonner les différents chantiers, près de la moitié des acteurs interrogés ont des professionnels dédiés au suivi de la réglementation, contre 19% en 2011. En outre, «les responsables de la conformité jouent un rôle grandissant dans la définition des business modèles et y participent de plus en plus en amont afin d’intégrer les contraintes réglementaires», indique le consultant.

Leur influence est aussi renforcée par l’augmentation, depuis deux ans, des amendes à l’encontre de sociétés de gestion européennes. En témoignent, en France, la récente sanction à l’encontre d’Ofi AM pour ses fonds« madoffés» ou la transaction à l’amiable entre Carmignac Gestion avec l’AMF. «Ce phénomène contribue à renforcer la gestion prospective du risque dans une optique de maîtrise du risque de réputation», explique David Koestner.

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