Les positions vendeuses sur le pétrole atteignent des records

Les investisseurs parient de nouveau sur une baisse de l’or noir alors que le contexte tend à renforcer le surplus d’offre sur le marché.
Donatien Censier-Marty

A moins de 50 dollars le baril de Brent en intraday et avec des contrats à terme autour des 42 dollars pour le mois de septembre, atteignant ainsi un point bas de six ans, le pétrole ne cesse de baisser. Et les hedge funds commencent à délester leurs positions. Les positions acheteuses sur le West Texas Intermediate (WTI), le pétrole américain, ont chuté de 11% du 4 au 11 août tandis que les positions vendeuses on atteint leur plus haut niveau depuis le mois de mars.

Les marchés à terme ont connu cet été l’effondrement le plus important depuis leur création en 1984. Le nombre de positions acheteuses du WTI a diminué de 12.472 contrats tandis que les positions vendeuses ont augmenté de 9,7%, avec sept semaines de hausse sur huit. Idem pour le Brent, le pétrole britannique, qui atteint son plus bas niveau en termes de positions acheteuses en perdant 21.295 contrats.

Cette importante correction intervient alors que les paris sur la hausse du pétrole américain avaient augmenté du 28 juillet au 4 août dernier, un mouvement trop précoce selon plusieurs analystes. D’autant qu’aucune donnée ne permet de prévoir une remontée des prix à moyen terme. La surproduction entretenue par l’Opep pour faire barrage au pétrole de schiste, l’augmentation prochaine de la production de l’Iran et la récente dévaluation du yuan, qui devrait diminuer les importations chinoises, sont autant de facteurs qui plaident pour la poursuite de la baisse du cours de l’or noir. «Le marché semble être dans une situation de surproduction persistante, ce qui devrait maintenir une pression à la baisse sur les prix potentiellement jusqu’à la fin 2016», résume Tim Evans, analyste de Citi Futures Perspectives.

Et les dernières données confirment cette tendance. Le Japon, troisième importateur mondial de pétrole, a présenté un PIB en contraction de 1,6% du deuxième trimestre 2014 au deuxième trimestre 2015. De plus, l’Iraq et Oman ont annoncé des productions record tandis que les plates-formes pétrolières américaines ont également surperformé leurs objectifs.

Enfin, l’automne est le moment de l’année où de nombreuses raffineries américaines et européennes font leur maintenance, ce qui à très court terme va diminuer encore plus la demande en hydrocarbures.

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