Les partis politiques portugais sommés de s’entendre sur un plan de rigueur

La Commission européenne, la Banque centrale et le FMI veulent boucler le programme d’ajustement avant le 16 mai
Florence Autret, à Bruxelles
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Réunis samedi en Hongrie, les ministres des Finances des Vingt-Sept ont donné cinq semaines à la Commission européenne pour négocier avec les partis du centre portugais un programme de réforme et d’austérité. C’est «sur la base de ce programme» que sera accordée au Portugal l’aide financière dont le Premier ministre démissionnaire José Socrates a fait formellement la demande vendredi dernier. Le communiqué final de Gödöllö, du nom du château où se déroulait la réunion, n’indique aucun chiffre. Néanmoins l’ordre de grandeur du paquet devrait être de 80 milliards d’euros, y compris la recapitalisation du secteur bancaire.

Les tentatives de José Socrates d’échapper à un programme pluriannuel et d’obtenir des prêts relais bilatéraux jusqu’au lendemain des élections ont été balayées par l’hostilité d’une majorité des autres Etats membres qui sont aussi les bailleurs de fonds des mécanismes de stabilisation. Les experts de la Commission, de la Banque centrale et du FMI travailleront donc sur un programme de trois ans fait de coupes budgétaires, d’un plan «ambitieux», a indiqué le commissaire européen Olli Rehn, de privatisations et de libéralisations des marchés, notamment du travail. Les détails techniques de l’aide seront abordés dès mardi, a annoncé dimanche la Commission européenne.

Les envoyés des trois institutions ont reçu pour mandat de négocier avec «les principaux partis politiques». Le ministre des Finances du gouvernement démissionnaire, Fernando Teixeira dos Santos, a cependant estimé samedi après la réunion qu’il n’incombait pas à son parti (socialiste) de négocier avec l’opposition de centre-droit (PSD), mais à la Commission de sceller un compromis. Ce qui laisse entendre que les deux partis centristes n’entendent pas à ce stade faire campagne sur la base d’une plateforme de réformes commune.

La semaine dernière, il est apparu que le secteur bancaire avait été un levier important dans la décision de José Socrates. Le président de l’association bancaire portugaise et ancien banquier central, Antonio de Sousa, avait reconnu jeudi avoir reçu des «instructions claires» de la Banque centrale portugaise et de la BCE pour cesser d’engranger les titres du Trésor portugais. Les ministres des Vingt-Sept espèrent pouvoir approuver le programme le 16 mai, ce qui laisserait trois semaines avant les élections du 5 juin pour lever les premiers fonds sur les marchés.

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