Les opérateurs ne comptent plus sur une nouvelle hausse des taux de la BCE en 2011

La crise de la zone euro n’a pas véritablement perturbé le marché monétaire mais la publication des stress tests pourrait créer des tensions
Violaine Le Gall

La chute des marchés de ces trois derniers jours a poussé les opérateurs à revoir totalement leurs anticipations d'évolution des taux directeurs de la Banque centrale européenne. Jeudi dernier, son président Jean-Claude Trichet avait relevé de 25 points de base le refi à 1,50% et avait laissé la porte ouverte à une nouvelle hausse, sur la base d’une inflation jugée élevée. Le marché à terme tablait alors sur deux hausses de taux supplémentaires d’ici un an. Hier, il n’en anticipait plus aucune. Le scénario de crise que les économistes écartaient encore la semaine dernière semble en effet en train de se réaliser.

Sur le marché monétaire, les réactions sont pour le moment moins brutales. L’Eonia était stable hier à 0,60%. Les banques ne se sont pas bousculées au guichet de la BCE. La demande pour l’opération de refinancement à 28 jours a atteint 67,7milliards d’euros contre 69,4 milliards d’euros. Les banques ont en revanche augmenté de 33 milliards d’euros leur demande sur l’opération à 7 jours, à 153 milliards d’euros. «La période de maintenance ouvre aujourd’hui. Par conséquent, les banques ont accru leur demande pour augmenter les liquidités sur leurs comptes courants. Nous devrions assister dans les prochains jours à une légère remontée de l’Eonia», explique un stratégiste taux.

La volatilité sur le marché européen de la dette souveraine et la faible liquidité sur le marché lié au début de la trêve estivale pourraient cependant accentuer les pratiques habituelles durant la période de maintenance qui s’ouvre aujourd’hui et qui prendra fin le 9 août. Compte tenu de cet environnement, «le comportement des banques devrait consister à emprunter massivement auprès de la BCE au début de la période de maintenance et ensuite à réduire leurs positions vis-à-vis de la banque centrale sur la deuxième partie de la période, explique la recherche taux de Barclays Capital. Comme le résultat des stress tests sera publié deux jours après le début de la période, les banques voudront probablement être dans une bonne position en termes de réserves». La publication des tests de résistance bancaires devrait aussi provoquer une hausse du spread OIS-Bor en euro qui mesure la tension sur le financement à court terme des banques. Il ressortait hier à 27 pb, encore loin du sommet de 45 pb atteint en décembre dernier.

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