Les mesures acceptées par Athènes risquent de l’empêcher de renouer avec la croissance

L’accord trouvé lundi avec les créanciers prévoit des baisses de dépenses et des augmentations d’impôts.
Solenn Poullennec

Les économistes doutent que l’accord trouvé lundi entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et les créanciers de la Grèce permette au pays de rebondir et de rester définitivement dans la zone euro. Et ce, en dépit des 82 à 86 milliards d’euros d’aide que pourrait prévoir le troisième plan de sauvetage du pays.

«Pour éviter un Grexit, la Grèce a besoin d’un certain degré de stabilité politique et de reprise économique, que la proposition actuelle pourrait échouer à offrir», estimaient les économistes de Citi, lundi. A leurs yeux, «le Grexit reste l’option la plus probable d’ici un à trois ans.»

L’accord de lundi prévoit que d’ici à aujourd’hui, le gouvernement légifère pour refondre le système de TVA et élargir la base taxable. Dans ce même délai, il doit mettre sur la table des mesures susceptibles de garantir la soutenabilité à long terme du système de retraite et adopter un système de coupes automatiques dans les dépenses en cas de déviation vis-à-vis des objectifs d’excédents primaires.

L’accord prévoit également que la Grèce s’engage à mettre en œuvre des réformes pour libéraliser le travail le dimanche, les périodes de soldes, la propriété des pharmacies, des laiteries et des boulangeries. Le gouvernement devra aussi adopter des réformes du marché du travail et mettre en œuvre un plan de privatisations censé rapporter 50 milliards d’euros. Enfin, le gouvernement doit «moderniser et renforcer significativement l’administration» en réduisant ses coûts.

«Ce ne sont pas les quelques mesures sur l’ouverture des magasins le dimanche, la libéralisation des pharmacies, des boulangeries et la réduction des professions protégées qui vont relancer la croissance», regrette Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM. «Le retour de l’austérité va se traduire par une performance économique désastreuse et le maintien d’un taux de chômage très élevé alors que fin 2014, il y avait un changement.» Le PIB grec a augmenté de 0,8% en 2014 après avoir reculé de 3,9% en 2013. En mai, la Commission tablait sur une croissance de 0,5% en 2015 et 2,9% en 2016. Le chômage était à 26,5% en 2014.

Afin de faire baisser celui-ci, l’accord prévoit aussi que la Commission travaille pour débloquer jusqu’à 35 milliards d’euros destinés à «financer l’investissement, l’activité économique et notamment les PME». Enfin, 12,5 milliards d’euros issus du plan de recapitalisation devraient être utilisés «pour des investissements».

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